L'assurance automobile a enregistré une perte de 5 points, passant de 42,8% en 2005 à 37,6% en 2006. Une proposition sur l'augmentation de la prime moyenne de l'assurance obligatoire automobile, notamment dans son volet responsabilité civile obligatoire, a été présentée à l'autorité de régulation du ministère des Finances. C'est ce qu'a affirmé hier le président-directeur général de la Société algérienne des assurances (SAA), Amara Latrous, lors de la présentation du bilan du secteur au siège du Conseil national des assurances (CNA). L'augmentation serait de l'ordre de 50%. En Algérie, le coût moyen d'une prime d'assurance est de l'ordre de 1000 à 1200DA, alors qu'en Tunisie, il est de 6000DA. Pour le patron de la SAA, le déficit est tel que seuls les gains des autres branches permettent aux compagnies de couvrir les déficits de l'assurance automobile obligatoire. Selon le bilan du troisième trimestre 2006, l'assurance automobile a enregistré une perte de 5 points, passant de 42,8% en 2005 à 37,6% en 2006. Dans ce registre, Amara Latrous a toujours considéré que l'Algérie est l'un des rares pays au monde à avoir adopté un système d'indemnisation «no fault» qui consiste à rembourser tous les accidents quelles que soient les responsabilités des uns et des autres. Il considère qu'il y a urgence à «rééquilibrer l'assurance automobile». Une exigence refusée par les pouvoirs publics qui estiment que les compagnies d'assurances gagnent beaucoup d'argent dans les assurances des dommages et de ce fait «celles-ci devraient faire des compensations» pour les pertes qu'elles subissent en responsabilité civile obligatoire. Par ailleurs, le chiffre d'affaires du secteur au troisième trimestre 2006 est évalué à 11,7 milliards de dinars alors qu'il était de 9,7 milliards de dinars à la même période de 2005, soit une progression de 21%. La branche «Iard» a contribué pour plus de 80% à la production additionnelle. L'assurance agricole, quant à elle, a connu une régression significative de 35,5% expliquée de manière générale par le non-renouvellement des contrats par les clients. Par contre, les statistiques sur l'assurance des catastrophes naturelles (Cat-Nat) sont absentes, selon le secrétaire permanent du CNA, Abdelmadjid Messaoudi. «Nous avons des difficultés à collecter les chiffres mais la tendance ne serait pas très fameuse», a-t-il souligné dans ce sens. Il annoncera l'existence d'un programme d'appui avec l'UE à l'égard des acteurs du marché afin d'améliorer la maîtrise de ce produit. En outre, le marché des assurances reste toujours dominé par les compagnies traditionnelles (SAA, Caar, Caat et Cnma) qui détiennent 72% de la production réalisée au 30 septembre 2006. Cependant, elles perdent des parts de marché au profit des nouvelles compagnies privées. Ces dernières détiennent 28% de part de marché, et cela est dû, en grande partie, à la contribution de la Cash qui accapare plus de 15% de la production globale grâce aux performances réalisées dans la branche incendie des risques industriels. S'agissant de la relation entre compagnies d'assurances et banques, M.Latrous a souligné, dans ce sens, qu'il y a une complémentarité plus qu'une concurrence. Il a argumenté ses propos par le fait que la nouvelle loi sur les assurances prévoit que les compagnies d'assurances puissent s'allier aux banques pour faire de l'assurance. «Les banques ne peuvent pas faire de l'assurance directement. Elles sont obligées de prendre les compagnies d'assurances comme intermédiaires», a-t-il expliqué en précisant que les compagnies d'assurances sont en train de mettre en oeuvre ce dispositif en relation avec les banques.