Parade n A El-Bahia, pour se procurer le CD de son film préféré ou celui de sa chanson fétiche, no problemo. Il suffit de faire une descente dans la tahtaha de médina-Jdida. Le phénomène de la vente des CD et VCD piratés a pris de l'ampleur, ces derniers mois, à Oran au point que toutes les opérations de saisies opérées par les services de sécurité et ceux de l'ONDA s'avèrent insuffisantes pour l'endiguer. Les CD et VCD contrefaits semblent faire le bonheur du grand nombre d'Oranais, peu soucieux de la qualité des supports et des questions concernant les droits d'auteur. Chaque week-end, Tahtaha, la place mythique de Médina Jedida, se transforme en un grand bazar où de grandes quantités de CD et VCD sont proposées à la vente. Les produits contrefaits sont proposés à même le sol pour un prix ne dépassant pas les 40 DA. Le phénomène ne touche pas seulement les productions filmiques, mais également les supports musicaux puisqu'il est aisé d'acquérir des CD audio ou MP3 de tous les chanteurs locaux, nationaux, arabes et occidentaux. Les revendeurs semblent être au fait des dernières nouveautés et des derniers succès qu'ils proposent, dès leur sortie à l'étranger. Durant cet été, les touristes nationaux ou les émigrés se font un «devoir» de faire un tour en ces lieux pour s'approvisionner en CD, en guise de souvenir de leur passage à Oran. Le piratage ne touche pas seulement ces deux genres, mais également des créneaux inhabituels comme le CD sur les sites et monuments d'Oran, une œuvre éditée par une association versée dans le créneau de la préservation du patrimoine matériel et immatériel d'Oran. L'original de très bonne facture est proposé dans certaines librairies à 200 DA l'unité, alors que le prix du produit contrefait ne dépasse pas les 35 DA. Le succès de ce «commerce informel» réside non seulement dans les prix abordables pratiqués, mais aussi dans la disponibilité des produits les plus récents. Des copies de Mission impossible 3, de Da Vinci Code, de Syriana, de Pirates des Caraïbes 2, de Poséidon et autres films à grand spectacle ont été vendues bien avant leur sortie en Europe et en France particulièrement. Cela laisse supposer que ce genre de pratique est loin d'être le fait de simples amateurs qui téléchargent des œuvres sur des sites Internet. Il suffit d'observer comment ces produits sont emballés, distribués par cartons entiers et leur nature – presque les mêmes titres sont disponibles un peu partout dans les points de vente répartis à travers Oran – pour comprendre que ce phénomène prend les allures d'une véritable industrie dont les «adeptes» font fi de toute la réglementation en vigueur en matière de droits d'auteur et de fiscalité. Face à cette situation, les opérations «coup de poing» menées par les agents de l'ONDA, en collaboration avec les services de sécurité, «restent insuffisantes pour enrayer le phénomène».