Phénomène n La contrefaçon des œuvres artistiques a pris de l'ampleur à tel point que le nombre d'éditeurs, a sensiblement baissé, en l'espace d'une décennie. Trente mille cinq cent douze CD, DVD, VCD et cassettes audio et vidéo ont été saisis durant le premier trimestre de l'année en cours lors des opérations «coup-de-poing», menées au niveau de la wilaya par les brigades assermentées relevant de l'Onda et les services de la Sûreté de wilaya, a indiqué le directeur de l'antenne régionale de cet organisme qui couvre 17 wilayas de l'ouest du pays. L'Office national des droits d'auteurs et droits voisins, fait de la lutte contre les ateliers clandestins de diffusion d'œuvres artistiques contrefaites son cheval de bataille. Depuis 2006, les brigades assermentées relevant de cet organisme ont permis de mieux «appréhender le phénomène de la contrefaçon dans cette région du pays notamment dans ladite ville, où il a pris, ces dernières années, des proportions alarmantes», a souligné le même responsable. S'appuyant sur des chiffres pour montrer l'ampleur du fléau, le directeur de l'Office régional a expliqué que la valeur vénale engrangée par les contrefacteurs par la diffusion de produits piratés, au détriment des créateurs, du Trésor public et de l'Onda, «se chiffre en millions de dinars». «30 millions de dinars seulement ont été collectés en 2006, contre 120 millions de dinars, deux années auparavant», a-t-il déploré. Les services de l'Onda opèrent quotidiennement, et ce, en moyenne de cinq sorties, ciblant les espaces où prolifère ce commerce informel dans les principales villes de la région, plus particulièrement dans ladite ville, à la place «Tahtaha», à haï «Médina-Djedida» et au marché des Aurès (ex-la Bastille), au centre-ville notamment, a-t-il signalé. Déplorant le manque d'effectifs dans les rangs des agents de contrôle, le directeur de l'antenne régionale de l'Office, a indiqué que le phénomène de la contrefaçon a pris de l'ampleur, «à tel point que le nombre d'éditeurs a baissé dans la seule wilaya citée dessus, en l'espace d'une décennie, chutant de 45 à 8 seulement, en raison de la concurrence déloyale exercée par les pirates». Ces derniers, dira-t-il, activant dans des ateliers clandestins sous des labels fictifs, «ont, de plus en plus, recours aux technologies modernes comme celle du numérique pour la duplication et le repiquage des œuvres artistiques, notamment, les tubes à succès de chanteurs algériens et étrangers.» La direction régionale de l'Onda, qui couvre également les wilayas du sud-ouest, gère les droits d'auteur, toutes catégories confondues (chanteurs, paroliers, musiciens, ...), estimés à plus de 4 000, note-t-on. Inscrivant la mission de son organisme dans le cadre de la protection de toutes les œuvres intellectuelles y compris étrangères, le directeur de l'office a rappelé que l'Algérie est membre depuis 1988 de l'organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Des journées «portes ouvertes» ont été organisées, dimanche au siège de l'Onda, situé au centre-ville de la capitale de l'Ouest, destinées à vulgariser ces missions auprès du grand public et ce, à l'occasion de la 12e édition de la journée mondiale des droits d'auteurs, placée cette année, sous le thème «le livre : un corps pour l'imaginaire».