Evidence n Point de miracle pour la JS Kabylie qui avait, hier, les moyens de forcer le destin de sa première participation à une phase finale des poules de la Ligue des champions des clubs africaine. Les Canaris avaient déjà trusté le titre suprême sur le continent à deux reprises, dans son ancienne formule (1981 et 1990), avant de tomber, dès le premier tour, face aux anonymes représentants guinéens du Fello Stars en 2005. Entre les deux dates, la plus prestigieuse des compétitions africaines des clubs avait grandi, pris de la hauteur et de la dimension, embrassé une nouvelle formule et élevé son niveau. Entre les deux dates, le football algérien n'a pas cessé de dégringoler et ce, à tous les niveaux. Seule la JSK a tenu l'étendard levé en décrochant trois coupes successives de la CAF (2000, 2001 et 2002), l'équivalent de la C3 européenne. Ne se contentant pas de cette compétition des seconds grades, disparue depuis et jumelée à la coupe des vainqueurs de coupe pour devenir la coupe de la Confédération, le club du Djurdjura se devait de s'attaquer à une compétition qui n'a jamais souri aux clubs algériens et en devenir le pionnier. Après un premier essai infructueux en 2005, la JSK revient à la charge au printemps 2006, plus armée et avec plus de conviction. Les hommes de Jean-Yves Chay, dominateurs en championnat, réussissent à passer brillamment les trois premiers tours face à l'Ittihad Tripoli de Libye, au Zanaco du Zimbabwe et au Raja de Casablanca. Voilà les Kabyles en phase de poule dans un des groupes les plus relevés avec le tenant du titre, le grand Ahly du Caire, l'Asante Kotoko de Kumasi et le CS Sfax, deux équipes rompues aux joutes africaines. A ce moment, tout le monde se demandait : la JSK avait-elle suffisamment les moyens de faire son trou et de rivaliser avec ses adversaires ? Les avis étaient partagés, mais sur le terrain les Canaris ne se posent pas trop de question et battent lors de la première journée l'Asante (1 à 0), ce qui fera réagir le président Moh-Chérif Hannachi qui voit déjà grand et loin. Un avis que ne partageait nullement Jean-Yves Chay, le désormais ex-entraîneur de la JSK qui, dès son intronisation en automne 2005 en remplacement du Belge René Taelman, avait déclaré : «La JSK n'est pas prête pour gagner la Champions league africaine. Il nous faut au moins deux saisons pour monter une équipe capable de décrocher ce titre suprême.» Cette phrase, Hannachi la reprendra à son compte, mais seulement après avoir limogé son entraîneur qui passera du coup de sauveur à saboteur, reléguant ses propres choix et ses propres erreurs. Il faut dire que la tentative de placer Saïb comme entraîneur-adjoint, la polémique en sourdine autour de la titularisation d'Ouslati, le recrutement controversé de l'intersaison, le départ de Sadmi et de Medane (ce dernier reviendra sur sa décision quelque temps après) et surtout celui de certains cadres (Habri, Zazou, Raho le chouchou du 1er-Novembre et de Berguiga, le meilleur buteur du championnat durant les deux derniers exercices) n'étaient pas pour aider le club à s'élever au niveau de la Ligue des champions. Une compétition qui exige une grande sérénité, une excellente préparation, mais aussi de grands moyens infrastructurels et organisationnels qui font défaut au meilleur club algérien, en plus d'une équipe truffée de grands joueurs.