De l'avis de la majorité des observateurs des affaires du championnat de Nationale Une, l'Entente de Sétif est l'équipe favorite pour gagner le titre cette saison et succéder à la JS Kabylie. Plusieurs indicateurs le confirment ou concourent à cela : les Sétifiens sont déjà leaders et tiennent en respect toute une meute de prétendants, la JSM Béjaïa (à 5 points), le CA Bordj Bou-Arréridj (à 6 points) et, depuis hier, la JS Kabylie (à 8 points) ; ils ont pratiquement le meilleur effectif de la Nationale Une et affichent leurs ambitions sur tous les fronts, notamment en championnat où ils gagnent à l'extérieur. Un signe qui ne trompe pas sur le potentiel de cette formation et ses ambitions à la hauteur de ses moyens (le club roule en moyenne aujourd'hui avec un budget de 50 milliards de centimes). Mais est-ce suffisant pour en faire un champion à l'avance ? Ce n'est pas évident pour au moins trois raisons : la première est que la phase retour n'est qu'à sa première journée, il reste donc 16 autres manches durant lesquelles beaucoup de choses peuvent changer à l'image de la JSK, qui a longtemps occupé les dernières places du classement au point de susciter de sérieuses inquiétudes chez ses fans, mais voilà qu'en quelques matchs le champion 2007-2008 se retrouve quatrième. La seconde est que l'Entente est appelée à jouer sur quatre tableaux et pas des moindres : le championnat bien sûr où elle tient les rênes, la Coupe d'Algérie dont elle fait une priorité à l'étape des quarts de finale, soit à trois tours du sacre, la Ligue des champions des clubs arabe où elle est en lice et détentrice des deux derniers trophées et enfin la Ligue des champions africaine dont elle ambitionne d'aller à la phase des poules. Avec donc cette multitude de matchs, les éventuelles blessures et suspensions, sans compter la participation d'au moins quatre internationaux avec les Verts pour le déplacement de Kigali pour le compte des éliminatoires combinées de la CAN et du Mondial-2010 face au Rwanda, le risque de voir le club phare des Hauts-Plateaux s'essouffler (même s'il est connu pour sa légendaire endurance) est là. La troisième raison réside dans les ambitions des prétendants, et plus particulièrement les deux voisins que sont la JSM Béjaïa, plutôt libérée de ses obligations régionales et en Coupe d'Algérie, et le CA Bordj Bou-Arréridj, qui réalise l'un de ses meilleurs parcours depuis qu'il évolue en Nationale Une. Sans oublier bien évidemment les Canaris, qui ont battu il n'y a pas si longtemps encore le leader sétifien, et qui reviennent vraiment en force estimant qu'ils n'ont toujours pas dit leur dernier mot.