Mémoire Marqué par plusieurs noms devenus des légendes, le football algérien a gravé aussi en son sein des gardiens de but de grande classe. Oui, ce sont des keepers qui possèdent des capacités et des qualités techniques immenses qui leurs ont permis d?ajouter leur nom dans les annales du sport roi en Algérie. De Boubekeur aux actuels portiers en passant par plusieurs générations, l?Algérie du football a toujours produit des goals aux qualités confirmées. L?après-Indépendance nous avait révélé un Nassou qui faisait partie du grand Chabab de l?époque et avait brillé par sa présence dans les bois du CRB et de l?équipe nationale. Juste après, le même CRB des Lalmas, Achour, Selmi, Kalem, jetait dans le bain un certain Abrouk qui se distinguait par son style unique. Doté d?une grande vivacité et d?une subtilité hors du commun, Abrouk incarnait le prototype du grand Lev Yachine le Soviétique. Abrouk demeure l?un des plus brillants gardiens de but que l?Algérie ait jamais connu. De sa génération, le Belcourtois passait alors le relais à Saïd Ouchen du NAHD qui fut lui aussi bon en la matière au point où on le surnommait le «chat noir». Ayant été lui aussi international, Ouchen avait à ses côtés Tahir de la JSK. Après avoir inscrit son nom en lettres d?or à la JSK et en EN, Tahir passait le témoin à deux autres qui sont entrés de plain-pied parmi les grands de la spécialité. Il s?agit de Harb Abderrezak et Mehdi Cerbah. C?est à la JSK qu?a eu lieu leur éclosion pour ensuite devenir des maîtres incontestés à ce poste. Durant une dizaine d?années, de 1975 à 1985, Mehdi Cerbah a régné en sélection où il n?avait laissé aucune chance à ses concurrents, réduits au statut de remplaçants à l?image des Teldja, Henchi, Sbaâ, Cheniti, Elam, Benzerga, Aït Mouhoub, Branci, Bouaïchaoui, Kaoua et bien d?autres. La retraite internationale de Cerbah avait laissé en quelque sorte un poste vacant. Il y avait plusieurs candidats potentiels à sa succession, entre autres Drid, Larbi, Amara, Osmani, Saâdoud, Badek, Gheffar, Beghloul, Benyamina, Benmiloudi, Fettal, Boudjelti, Sadek, Emtir, Boussa, tous dotés de qualités techniques considérables. Le portier oranais Drid s?empara à l?époque d?une place de titulaire chez les Verts. Enrichi d?une grande expérience, Nasreddine Drid montra toute l?étendue de son talent en Coupe du monde en 1986. A la fin des années 1980 et au début de la décennie 1990, le football algérien perd de sa verve. Les joueurs d?exception se font de plus en plus rares, et les gardiens en font partie. On assistait alors à une instabilité où les Osmani, Boudjelti, Benabdellah, Chater, Kadri, Nouri, Berkane, Krachaï défilaient en EN. La débâcle de Ziguinchor, en 1992, donnait une nouvelle dynamique à l?EN. Ighil, nommé entraîneur national, avait, rappelons-le, insufflé un renouveau au sein de la composante des Verts, donnant ainsi la chance de s?exprimer à de jeunes portiers. Acimi et Hamenad occupait le poste par intermittence, barrant ainsi la route à Bensahnoune, Aït Zeggach, Lezzoum, Zemmouri, Belhani, Hadjaoui, Belmellat, Allane, Nouioua et bien d?autres que nous avons peut-être oublié à travers les différentes générations. L?Algérie, qui prétendait souffrir d?un manque de keepers de grand gabarit, a vu ces toutes dernières années la naissance de certains dont la taille a atteint 1,90 m, à l?image des trois internationaux actuels, l?Usmiste Mezaïr, le Canari Gaouaoui, Samadi le Blidéen, devancés par les Bougherara, Belhani, Saoula, Ould Mata. D?autres attendent eux aussi leur tour pour s?illustrer, pourquoi pas, en EN, car les Abdouni, Ousrir, Zitouni, Ferradji, Djabarat, Toual ont vraiment des qualités à faire valoir. Mais de par tout ce beau monde, la question qui se pose c?est qu?aucun de nos gardiens qui ont marqué le football algérien n?ont pu décrocher un contrat professionnel pour tenter une aventure dans l?Hexagone ou dans un autre pays de foot. Question de niveau ou un simple coup de hasard ? L?Algérie attend toujours pour voir un de ses enfants gardiens de but ravir une place dans un grand club européen, et là, ce sera peut-être le déclic qui amorcera le vrai départ.