Afrique Aujourd?hui, une quarantaine de gardiens de but africains opèrent en Europe, dont une forte colonie en France. On en trouve de tous les pays, sauf d?Algérie. Si le légendaire portier d?Al Ahly, Mostafa Kamel Mansour, a été le premier gardien à s?illustrer au niveau mondial à l?occasion de sa participation avec l?Egypte en Coupe du monde en 1934 en Italie et à s?exiler en Europe, aux Queens Park d?Ecosse, c?est le Camerounais Thomas N?kono, au lendemain d?un Mondial espagnol, en 1982, qui ouvrira la voie du professionnalisme à ses collègues du continent. Avec le retour de l?Afrique au grand rendez-vous mondial en 1970, c?est le gardien marocain Allal qui s?illustra et allumera la mèche pour les Attouga, N?kono, Bell, Carr, Mensah, Keïta et autre Cerbah de se mettre sous les feux de la rampe. Mais il faudra attendre véritablement les années 1980 pour assister à la réelle confirmation au plus haut niveau des portiers africains, même si le Zimbabwéen Bruce Grobbelaar, surnommé le «Clown», était déjà une star avec Liverpool. En décrochant un contrat avec l?Espagnol de Barcelone, au lendemain de la campagne espagnole, Thomas N?kono fait valoir le produit africain. Suivront alors Badou Zaki (Real Majorque), Joseph-Antoine Bell (O Marseille), Peter Rufaï (Belgique), Nader El-Sayed (Grèce)... Le Maghreb, lui, a connu ses véritables heures de gloire en enfantant de grands gardiens, tels les Egyptiens Ikramy, El-Batal ou Shoubeir (brillant au Mondial 1990, il rata son transfert déjà conclu à Everton faute de permis de travail), les Marocains Allal puis Zaki, les Tunisiens Attouga et Naïli qui seront relevés dignement par Choukri El-Ouzer. Aujourd?hui, la relève tarde à venir pour suppléer aux trentenaires. Nader El-Sayad, Ali Boumnidjel et Khaled Fouhami. L?Algérie n?est pas en reste puisqu?elle a souvent produit de grands gardiens elle aussi, ayant évolué au plus haut niveau. A commencer par Abderrahmane Ibrir, sept fois sélectionné en équipe de France d?après-guerre et qui porta les couleurs de grands clubs comme Bordeaux ou Marseille ; Abderrahmane Boubekeur, le portier volant de l?AS Monaco et le héros de France - sélection d?Afrique du Nord (2 à 3). Il eut Nassou Mohamed, l?un des meilleurs gardiens des années 1960 avec le Chabab de Belcourt et Saïd Ouchen, le gardien du NAHD, qui resta onze ans en équipe nationale. Son remplaçant, Mehdi Cerbah, l?homme de Gijon et d?Oviedo, fera un bref passage au Canada. Nacereddine Drid, l?un des meilleurs à son poste durant les années 1980, garda la cage algérienne lors du Mondial 1986. Sans oublier les Abrouk, Kaoua, Zerga Abdelkader, lequel défendra les couleurs de la Tunisie lorsqu?il évolua au Club africain avant de porter celles des Verts après son retour au pays et au MCA, et d?autres qui ont marqué leur temps. La relève en Afrique se passe sans problème, en témoigne le grand nombre (une quarantaine) de gardiens qui évoluent en Europe, avec comme chef de file le Camerounais Carlos Kameni. Héros des Jeux olympiques de Sydney, ce dernier a tous les atouts pour succéder à N?kono, la légende, ou à son ombre Jacques Songo?o. Kameni est déjà bousculé par la génération des Sam Adjei le Ghanéen, Sam Okeye le Nigérian, Tony Sylva le Sénégalais, Mahamadou Sidibé le Togolais, Copa Barry l?Ivoirien et d?autres petites merveilles qui se révèlent dans les différentes compétitions. L?Algérie tient, pour sa part, en Mezaïr, Gaouaoui ou Abdouni, des gardiens talentueux qui pourront perpétuer la tradition des grands gardiens de but que le pays d?Ibrir a toujours enfanté.