Confusion Après le succès de la grève déclenchée par le CLA et le Cnapest, le ministère de tutelle a recouru au scénario classique en nouant le dialogue avec la Fnte, une organisation fortement décriée par les enseignants. Centres de correction du bac perturbés par des arrêts de travail, violation de la franchise scolaire par les forces de sécurité pour interpeller des professeurs grévistes, lycées paralysés dans plus de 30 wilayas du pays par les arrêts de cours, sit-in devant le ministère de l?Education nationale et certains lycées d?Alger et rassemblement devant des directions de l?Education à l?intérieur du pays, voilà ce qu?a été la fameuse rentrée scolaire «qui se déroulera dans les meilleures conditions» promises par Boubakeur Benbouzid. Ce dernier a-t-il déjà oublié que les professeurs du secondaire étaient depuis la dernière année scolaire entrés dans un mouvement de protestation sans précédent pour revendiquer l?amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles, et que ce mouvement de protestation a été stoppé net par le séisme du 21 mai ? N?empêche après le succès de la grève déclenchée par le Conseil des lycées d?Alger (CLA) et le Conseil autonome des professeurs du secondaire et technique (Cnapest), le ministère de tutelle a recouru au scénario classique en nouant le dialogue avec la Fédération nationale des travailleurs de l?Education (Fnte), une organisation affiliée à l?Ugta, fortement décriée par les enseignants. La Fnte est accusée d?avoir «souscrit aux jeux de coulisses et de défendre les intérêts personnels de ses membres». Le CLA et le Cnapest sont déclarés illégaux par la tutelle qui considère que la qualité d?interlocuteur social doit se mériter par un agrément. Mais d?un autre côté les pouvoirs publics donnent l?impression de s?être arrangés pour les en empêcher. En effet, le CLA et le Cnapest ont affirmé avoir déposé un dossier d?agrément au niveau du ministère du Travail et jusqu?au jour d?aujourd?hui il n?ont reçu aucune réponse. Conséquences, les syndicats non agréés lancent les grèves et les syndicats agréés se chargent de faire les pompiers. Ainsi, prenant à son compte les doléances des deux syndicats, la Fnte a, à l?issue de son entrevue avec Benbouzid, assuré que l?objet des discussions avait porté sur «les revendications d?augmentation des salaires et des postes budgétaires, l?élaboration d?un statut particulier pour l?enseignant, la reconnaissance des maladies professionnelles et le logement», précisant que le dossier est pris en charge par le gouvernement qui le traitera dans le cadre de la tripartite. L?interpellation de Redouane Osmane, secrétaire général du CLA qui animait un rassemblement de professeurs devant le lycée El-Idrissi a plus dopé qu?affaibli le mouvement. Accusé d?avoir nui à l?ordre et occupé la voie publique, il sera mis sous contrôle judiciaire avant d?être relâché. Comme pour ignorer une conjoncture difficile marquée par la menace de recourir à une grève illimitée qui fait craindre une année blanche, le ministère de tutelle qualifie de «concertation habituelle» la rencontre avec la Fnte.