Opinions n Le soutien aux attaques contre les troupes américaines a fortement augmenté. 61% des Irakiens approuvent ces attaques, contre 47% en janvier. Une large majorité d'Irakiens (71%) veut le départ des troupes américaines d'Irak d'ici un an, selon un sondage de l'Université américaine du Maryland publié hier mercredi. Parmi eux, 37% sont encore plus pressés et veulent un retrait américain d'ici à six mois, d'après cette enquête réalisée par le Programme sur les attitudes concernant la politique internationale (PIPA) de cette université. Les réponses varient selon les communautés. 57% des sunnites préféreraient un retrait dans les six mois, alors que seuls 11% des Kurdes et 36% des chiites souhaitent un tel calendrier. Une majorité d'Irakiens interrogés (53%) estiment que les forces de sécurité irakiennes (armée et police) seront prêtes dans six mois pour prendre la relève des troupes américaines, en hausse par rapport à janvier (39%). Une large majorité des personnes interrogées (78%) pense aussi que la présence américaine provoque davantage de violences que le contraire. Seuls les Kurdes estiment majoritairement (56%) que les troupes américaines sont une force stabilisatrice. Le soutien aux attaques contre les troupes américaines a fortement augmenté. 61% des Irakiens approuvent ces attaques, contre 47% en janvier. Cela semble dû au sentiment largement majoritaire chez les Irakiens (77%) que les Etats-Unis prévoient de maintenir des bases permanentes en Irak, d'après les sondeurs. Pour autant, le réseau terroriste Al-Qaïda est très largement rejeté (94%), mais dans une moindre mesure chez les sunnites qui sont 23% à avoir un jugement favorable. Le sondage a été réalisé du 1er au 4 septembre auprès de 1 150 Irakiens avec une marge d'erreur de plus ou moins trois points. Selon le Washington Post d'hier, une autre enquête d'opinion, réalisée fin juin-début juillet par le département d'Etat auprès de 1 870 personnes, indique que 65% des habitants de Bagdad souhaitent un retrait immédiat des troupes étrangères. Près des deux tiers des Bagdadiens se sentiraient davantage en sécurité si les soldats américains quittaient l'Irak, ajoute le journal, citant un rapport de 20 pages du ministère américain des Affaires étrangères intitulé «Les craintes de guerre civile restent élevées dans les zones sunnites et mixtes». Interrogé à ce sujet au cours d'un point de presse, le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a reconnu l'existence de cette enquête, soulignant toutefois qu'elle ne serait pas rendue publique. Le porte-parole a refusé de commenter les conclusions de l'enquête, mais fait état de «preuves empiriques» basées sur les déclarations publiques des dirigeants irakiens, pour les récuser. «Les représentants élus des Irakiens saluent la présence de la force multinationale, saluent la présence des Etats-Unis, rendent hommage aux sacrifices que cette force a faits et comprennent qu'à ce stade, ils ne sont pas en mesure d'assumer seuls la responsabilité de la sécurité de leur pays», a-t-il ajouté.