Les Irakiens souhaitent voir partir le plus tôt possible les troupes américaines et les forces des autres pays stationnées sur le sol irakien, a reconnu le chef d'état-major interarmes américain, le général Peter Pace, dans une interview à la chaîne de télévision Fox News, la chaîne qui a bâti son audience sur l'invasion de Bagdad. Le plus haut responsable militaire américain a précisé que les effectifs de l'armée américaine font désormais l'objet d'une réévaluation à échéance mensuelle. Le général Pace a indiqué que les besoins en troupes en Irak étaient régulièrement réévalués par le plus haut responsable sur place, le général George Casey, qui pourrait décider de réduire ou d'augmenter leur nombre en fonction de la situation. Casey détermine ensuite combien de troupes il a besoin pour faire le boulot. La déclaration de Pace fait suite à la décision annoncée par le secrétaire à la Défense, Donald Rumsfeld, de retirer d'Irak, d'ici le printemps 2006, deux brigades de combat, soit environ 7 000 hommes. Actuellement, les Américains entretiennent quelque 155 000 militaires en Irak, effectif qui pourrait être réduit à 138 000 hommes d'ici la fin janvier 2006. Des sondages d'opinion réalisés en Irak en octobre-novembre par un groupe de médias américains et étrangers ont montré que, malgré certaines améliorations des conditions de vie, les opérations militaires américaines sont de plus en plus impopulaires parmi les Irakiens. Les deux tiers des Irakiens se sont déclarés contre la présence des Américains et de la force multinationale en Irak. Près de 60% désapprouvent la manière dont les Etats-Unis ont conduit les opérations en Irak depuis le début de la guerre, et la plupart expriment même une forte désapprobation, selon le sondage. Interrogés sur le calendrier du retrait des Américains, 26% ont souhaité qu'ils partent maintenant et 19% après la formation d'un nouveau gouvernement irakien. Parmi ceux qui sont prêts à attendre plus longtemps, 31% disent vouloir attendre que la sécurité soit totalement rétablie et 16% aimeraient plutôt attendre que les forces de sécurité irakiennes puissent opérer de manière indépendante. Seuls 5% ont suggéré un stationnement plus long, selon l'enquête. D. B.