Résumé de la 10e partie n Un cloisonnement strict entre les classes est de vigueur sur le «Titanic» : chacun est logé selon sa fortune et le prix de son billet ! Le 8 septembre 1911, la White Star Line a annoncé pour le 20 mars de l'année suivante le voyage inaugural du «Titanic», qui doit se rendre de Southampton à New York. Mais un imprévu va obliger les responsables de la compagnie à repousser cette date jusqu'au 12 avril. En effet, un navire de la compagnie, un autre géant, l'«Olympic», mis en service depuis 1910, a heurté un autre bateau, le croiseur «Hawle» et a été mis en réparation, ce qui a retardé les travaux sur le «Titanic», les ouvriers étant dirigés vers l'«Olympic». Même la date du 12 avril a failli être reportée à cause d'une grève des mineurs qui arrêtent la livraison de charbon. «Nous allons encore reporter ?», a dit Ismay. Pas question, cela va nuire à la réputation du «Titanic» ! On a vidé les cales des trois autres paquebots de la compagnie pour remplir celles du «Titanic». Aujourd'hui, on se dit que si on avait attendu la fin de la grève, le plus grand navire du monde aurait échappé à son sort ! Après l'accident de l'«Olympic», les gens se sont quelque peu inquiétés. Mais Ismay, le dynamique directeur de la compagnie, a aussitôt dissipé les craintes : «C'est quelque chose, déclare-t-il solennellement, qui ne risque pas d'arriver au ”Titanic”. Il a tous les appareils nécessaires pour prévoir ce genre d'accident !» Il est vrai que le «Titanic» dispose d'un matériel sophistiqué, du moins pour l'époque, qui en faisait le plus sûr des bateaux, mais il devait s'avérer, par la suite, que des négligences ont été commises au départ d'Angleterre. Ainsi, par exemple, les vigies ne sont pas dotés de jumelles bien que celles-ci soient prévues et que les hommes les aient réclamées à plusieurs reprises. «A chaque fois, diront les rescapés, on nous répondait qu'elles allaient être livrées, mais le jour du départ, nous sommes partis sans les avoir eues !» Oubli ? Négligence ? Il est vrai que les jumelles coûtaient cher, à l'époque, mais un navire comme le «Titanic», pour qui on a dépensé des sommes faramineuses, pouvait bien supporter le prix de quelques paires de jumelles, instrument indispensable de surveillance, donc faisant partie du système de sécurité du navire ! En tout cas, avec des jumelles, les vigies auraient certainement vu l'iceberg plus tôt et l'auraient évité ! Le «Titanic» disposait d'un loch, instrument permettant de mesurer la vitesse d'un navire et donc de la réguler : a-t-il indiqué aux navigateurs que le bateau allait trop vite ? Selon une version, Ismay a expressément demandé au capitaine du navire, Smith, d'aller le plus vite possible pour tenir le pari de «la course de l'Atlantique», arriver en un temps record en Amérique ! Le bateau possédait aussi un système de détection acoustique qui permettait de détecter les obstacles immergés, tels les rochers ou les icebergs. Ce système n'a pas, apparemment fonctionné, puisqu'on n'a pas pu détecter à temps l'iceberg. Après le départ du navire, Thomas Andrew, le concepteur du navire, s'est rendu compte qu'il présentait une légère inclinaison à babord, inclinaison que des passagers ont également signalée : on a rassuré tout le monde en disant qu'on allait corriger la gîte par une répartition plus équilibrée de la cargaison de charbon. (à suivre...)