Résumé de la 12e partie n La mise en service du «Titanic» est prévue pour le 20 mars 1912, mais un imprévu va obliger les responsables de la compagnie à repousser cette date au 12 avril. Le 14 avril 1912, deux jours après avoir appareillé, le «Titanic» approche de Terre-Neuve. Sur ordre de J. Bruce Ismay, directeur de la White Star Line, propriétaire du bateau, la vitesse de celui-ci a été augmentée pour atteindre 22 nœuds, soit 700 mètres à la minute, ce qui était considérable pour un navire de cette taille. Plus tard, on se demandera comment le capitaine E. J. Smith a pu accepter cela. C'est pourtant un navigateur très expérimenté qui aurait dû, au lieu de donner le plein régime à son vaisseau, le ralentir : la région traversée est connue comme étant infestée d'icebergs, alors pourquoi avoir écouté Ismay qui, lui, ne pensait qu'à arriver le plus tôt à New York, pour battre le record de l'Atlantique ? En fait, le capitaine Smith était connu pour être «le capitaine des millionnaires» : il leur obéissait au doigt et à l'œil, allant, comme c'est le cas présentement, jusqu'à faire courir un danger à son bateau ! En fait, le capitaine n'a pas été le seul à avoir fait preuve de négligence. Le 14 avril, l'opérateur Phillips a reçu plusieurs messages lui signalant des blocs de glace sur son chemin. Le 14 avril au soir, le capitaine du «California», de passage dans la zone, a décidé, après avoir croisé de grands blocs de glace, de stopper son navire. Il a aussitôt lancé un message au «Titanic», le mettant en garde. Comme il n'a pas reçu de réponse, il a de nouveau envoyé le message. «Fermez-la !» lui répond sèchement le «Titanic». C'est que l'opérateur était occupé à envoyer les messages des premières classes, il était épuisé... Et puis, il a déjà informé le capitaine Smith des messages d'alerte... Le capitaine ignorait-il le danger représenté par les icebergs ? L'a-t-il sous-estimé ou alors, s'étant rappelé les ordres de Ismay, n'a-t-il pas voulu retarder le paquebot ? Celui-ci, ignorant tout danger, dans la nuit la plus noire, pousse ses machines à fond, fendant l'océan.... L'essentiel n'est-il pas d'arriver le plus vite possible en Amérique, de battre le record ? Il en allait de la réputation de la White Star Line, la société qui paye le capitaine Smith... 23h 45. Les veilleurs Fleet et Lee sont dans la lune du grand mât. Comme nous l'avons déjà signalé, ne disposent pas de jumelles – on n'en a pas acheté ou on les a oubliées ! — et ils ont du mal à distinguer, dans la nuit, les obstacles. Les deux hommes se penchent, écarquillant les yeux C'est alors qu'ils aperçoivent, à six cents mètres environ, un gigantesque iceberg sortant de la brume. Fleet prend aussitôt le téléphone et appelle : «Iceberg droit devant !» L'officier Murdock qui reçoit l'appel, répond : «Bien reçu !» et il lance aussitôt l'ordre : «Barre à bâbord toute !» L'homme de barre tourne de toutes ses forces, pendant que Murdock donne l'ordre de stopper les machines. Il commande aussi de fermer les cloisons étanches du navire. D'interminables secondes s'écoulent avant que le «Titanic» ne se mette à tourner lentement. On évitera une collision de front, mais l'impact est inévitable ! (à suivre...)