Après Homo erectus et Homo sapiens, Homo numericus existe-t-il ? Pour des sociologues, chercheurs et industriels, il est encore une construction imaginaire qui renvoie à de nouvelles pratiques culturelles et sociales bien réelles. L'Homme numérique «existe sans exister : c'est très largement un idéal inventé par l'industrie des télécoms et de la pub», explique une chercheur au Centre national français de la recherche scientifique (Cnrs). Il renvoie à des pratiques culturelles réelles «mais ne les résume pas toutes», affirme-t-elle, en marge d'un colloque international sur les mutations du secteur culturel. Aujourd'hui, Homo mumericus ce pourrait être, selon cette sociologue, l'internaute, mobile avec son portable ou sédentaire devant son PC qui est à la fois consommateur et producteur de contenus en réseau. Il surfe sur des sites marchands ou gratuits, d'enchères et de téléchargement, et peut en même temps communiquer sur des blogs, vlogs, chats et messagerie directes ou postées. Néanmoins, la chercheur ne croit pas à l'idée d'un homme nouveau qui s'éloignerait des médias de masse pour se recentrer exclusivement sur le monde des réseaux, sonnant ainsi le glas du papier, du cinéma et de la télé. On s'aperçoit, dit-elle, que les individus regardent de plus en plus la télévision. Pour les industriels, Homo numericus, objectif de leurs nouvelles stratégies, serait un individu connecté en permanence, en toute mobilité.