Résumé de la 2e partie n La fille de Sidi Aïssa dépérit ; elle demande, pour guérir, du lait de chamelle... Si le lait de chamelle est abondant dans les régions du Sud où les camélidés sont nombreux, il est rare dans une région comme Hamza où ces bêtes ne courent pas les rues. Mais Sidi Aïssa a espoir d'en trouver, notamment dans les zaouïas qui reçoivent constamment des gens du Sud, voyageant généralement à dos de chameau. Il se rend donc dans les zaouïas mais par malchance, il n'y trouve aucun chameau, aucune chamelle. Il cherche longuement chez les particuliers, mais en vain : le lait de chamelle est introuvable, il faut se rendre dans les zones sahariennes ! Il pourrait s'y rendre ou alors envoyer quelqu'un, mais cela prendrait du temps et la jeune Héloua court le risque de mourir ! Il va donc retrouver sa fille et lui dit : «Ma petite, j'ai cherché partout du lait de chamelle mais je n'en ai pas trouvé... Envoyer en chercher dans le désert prendrait beaucoup de temps... Alors, demande-moi autre chose !» Héloua tourne tristement son visage que la maladie a pâli et dit : «Père, je ne veux rien d'autre ! — Il y a tellement de choses à désirer ! — Moi, je ne veux que du lait de chamelle... Le lait de chamelle est seul en mesure de me guérir.» Le saint homme quitte sa fille, la mort dans l'âme. Il n'est pas en mesure d'apporter à son enfant le lait qui lui redonnerait des forces, qui la sauverait de la mort ! Il quitte le village et va du côté de la montagne, cherchant un moyen d'obtenir le produit qu'il recherche. A bout de forces, il s'assoit sur un rocher où coule une source d'eau claire et, plantant sa canne, il s'écrie : «Ô Dieu, fasse que cette eau se transforme en lait de chamelle, ainsi j'en remplir ma guerba (outre) et je l'amènerai à ma fille !» Aussitôt, la source se met à bouillir et l'eau prend progressivement une couleur blanchâtre. Sidi Aïssa se baisse, en recueille un peu dans la paume de sa main et la porte à la bouche. Il la goutte, fronce les sourcils, puis s'écrie : «C'est du lait de chamelle !» Il se baisse de nouveau et, joignant les mains, en recueille une plus grande quantité. Il en boit une grande lampée et s'écrie encore : «Oui, c'est du lait de chamelle !» Il comprend alors que Dieu qu'il vient de prier très fort a exaucé son vœu ! Il remplit une gourde de lait et va la remettre à la belle Héloua. Elle en boit jusqu'à satiété et, se secouant, elle s'écrie : «Je suis guérie !» La source, dit-on, a gardé longtemps la couleur et le parfum du lait de chamelle, au grand bonheur des gens de la région qui venaient en puiser, puis cette couleur s'est quelque peu ternie et le parfum a diminué, mais aujourd'hui encore, dit-on, cette source, appelée Aïn Ahmed, a gardé une légère coloration blanchâtre... (à suivre...)