Résumé de la 3e partie n La fille de ce dernier est guérie grâce au lait de chamelle que son père a miraculeusement fait jaillir d'une fontaine. On rapporte qu'une année, une épizootie frappe toute la région de Sour el-Ghozlane ; c'est une sorte de gale, l'une des plus virulentes qui soient, qui atteint la majorité des bêtes. Leur toison ou leurs poils tombent et leurs chairs sont mises à vif. Elles se roulent sur le sol, poussent des cris plaintifs et beaucoup meurent dans de souffrances indicibles. On essaye toutes sortes de remèdes, mais aucun ne semble efficace contre ce mal qui menace de décimer les troupeaux. C'est alors qu'un voyageur de passage donne ce conseil aux éleveurs : «Dans mon pays, on utilise contre ce mal, du goudron, guetrane ! On en enduit les parties malades et les démangeaisons, si pénibles dans cette maladie, disparaissent. En quelques jours, la peau se reconstitue et c'est la guérison ! — Nous ne connaissons pas le goudron, disent les hommes. — Eh bien, il faudra que vous vous en procuriez, et au plus vite, vu l'état de vos bêtes ! Autrement vous allez les perdre toutes !» Perdre les troupeaux, c'est la chose la plus terrible qui puisse arriver à ces pauvres gens, qui n'ont rien d'autre que leurs bêtes ! On se met donc à la recherche du goudron. On envoie des jeunes gens dans toutes les directions, leur recommandant d'acheter le précieux produit à n'importe quel prix. Mais les jeunes, qui ont battu le pays, reviennent bredouilles. «Il n'y a de goudron nulle part ! — Etes-vous sûr d'avoir cherché partout ? — Oui, répondent-ils, on nous a dit qu'il fallait aller bien au-delà des montagnes pour pouvoir en trouver... Et encore, on n'est pas sûr d'en trouver ! — Que faire ?», se demandent les éleveurs. C'est alors qu'on pense à Sidi Aïssa. «C'est un saint homme, il est capable de réaliser des prodiges, peut-être saura-t-il, lui, nous procurer le goudron dont nous avons besoin !» On va le trouver et on commence par lui exposer la situation des bêtes atteintes par la gale, on lui dit ensuite que le goudron est le seul remède contre la maladie, puis on finit par lui demander de leur en procurer. Sidi Aïssa se met à rire : «Du goudron, mes amis ? Mais il y en a plein dans le pays !» Les hommes se regardent, surpris par cette réponse. «Tu ne nous pas compris, homme de Dieu…» Sidi Aïssa rit encore. «Je vous ai bien compris : vous cherchez du goudron ! — Oui, saint homme, nous en avons besoin pour soigner nos bêtes atteintes de la gale. Nous en avons cherché partout, mais en vain. Il est introuvable dans le pays ! — Et moi, je vous le dis : le goudron est abondant dans votre pays !» Il se moque visiblement de ces malheureux qui, dans leur détresse, ont vu en lui leur dernier recours. (à suivre...)