Contrôle n Il est devenu essentiel de disposer d'un maximum d'informations sur les importateurs, affirment les pouvoirs publics. Les douanes, le secteur bancaire et le Centre national du registre du commerce (Cnrc) ont décidé de passer au scanner le «boom des importations» pour lutter efficacement contre les pratiques frauduleuses, à l'origine, de l'avis du directeur général des douanes, «de fuites de capitaux à hauteur de plusieurs milliards de dinars». Mohamed Abdou Bouderbala, qui est intervenu hier lors d'une réunion d'échange d'informations à trois, à l'instar de la rencontre tenue il y a une semaine avec la direction des impôts, a affirmé que «si les importations se chiffrent actuellement à plus de 20 milliards de dollars par an, il est devenu essentiel de disposer d'un maximum d'informations sur les importateurs». Outre l'administration douanière, les institutions impliquées sont celles qui ont un lien direct avec le commerce extérieur : la Banque d'Algérie, les banques nationales et étrangères activant en Algérie, le Cnrc et l'Agence de promotion des exportations (Algex). Mais la tâche n'est pas une sinécure. Les douanes indiquent que 550 déclarations de conteneurs sont traités quotidiennement rien qu'à Alger. Le directeur des changes à la Banque d'Algérie, M. Brahiti, précise, pour sa part, que près de 700 000 opérations de domiciliations bancaires pour les opérations d'importations ont été recensées durant l'année 2005 et les responsables du Cnrc disent éprouver les pires difficultés pour gérer «l'état civil des entreprises» avant l'arrivée, en juin 2007, d'un système télématique à travers lequel les utilisateurs auront accès au fichier national de l'ensemble des entreprises activant en Algérie. Pour parer au plus pressé, le dispositif envisagé par les trois partenaires consiste, selon M. Bouderbala, à mettre en place «une passerelle d'informations et de données fiables entre ces différentes institutions, en permanence et en temps réel». Schématiquement, un système d'informations va être élaboré sur la base d'«un même identifiant national de l'importateur» auprès des douanes et des autres institutions reliées à ce dispositif. Du coup, un meilleur suivi des flux financiers est de nature à atténuer sensiblement le blanchiment d'argent et le transfert illicite de capitaux. Pour les intervenants, cette passerelle d'informations ne portera ses fruits que si l'on suit et contrôle de bout en bout toute la procédure d'importation, depuis l'enregistrement de la société d'import auprès du Cnrc jusqu'à la domiciliation bancaire et l'enlèvement de la marchandise.