Réda, originaire de Aïn Benian, est TS en électronique industrielle. Il se souvient du jour où il a mis les pieds au restaurant du CRA. «C'était en 1998, j'avais 18 ans. En réalité, je suis venu par curiosité, même si, à la base, nous sommes animés par l'humanisme. J'ai parlé de curiosité, car nous avons des a priori. On entend souvent parler de magouilles dans le domaine de la solidarité. Si je suis là, c'est par devoir moral et religieux. Nous formons, avec les bénévoles, une confrérie. Nous sommes liés par une seule cause noble que nous défendons sans relâche. Les SDF, on leur doit au moins ce peu d'aide. Ils sont des Algériens comme nous. On voudrait bien donner plus. Malheureusement, le CRA est la seule organisation qui contribue honnêtement à leur venir en aide. Nous avons un sentiment de fierté et d'impuissance à la fois. Fierté car on aide nos concitoyens, par la même occasion, on contribue à la construction de notre pays. Impuissance parcequ'on voudrait faire plus, mais on ne peut pas. J'aimerais bien que cette solidarité se fasse tout au long de l'année, car le ramadan se termine et les SDF sont toujours là. Je lance un appel aux Algériens afin qu'ils apportent aide et assistance aux démunis.»