Vulnérabilité n Les catégories les plus touchées par le phénomène du suicide sont les adolescents et les personnes âgées. Aujourd'hui 10 octobre, comme chaque année à la même date, est célébrée la Journée mondiale de la santé mentale sous le thème «Favoriser la prise de conscience, réduire les risques : santé mentale et suicide». C'est donc une occasion de se pencher sur le phénomène du suicide en Algérie. Les Algériens se suicident pour diverses raisons : dépressions nerveuses (30 à 40%), mais aussi problèmes sociaux, solitude, anxiété et troubles de la personnalité, selon le professeur Farid Kacha, chef de service des maladies mentales à l'hôpital psychiatrique de Chéraga, interviewé par l'APS, et qui cite une enquête faite en collaboration avec des collègues. Selon lui, «76% des cas de suicide en Algérie sont enregistrés chez les adolescents, dont les trois quarts chez les femmes et 6% chez ceux qui récidivent après une tentative». A propos des tentatives, il y a lieu de signaler qu'elles dépassent de 15 fois les cas de suicide, soit 34,1 sur 100 000 personnes, chaque année, notamment chez les adolescents. Selon les données pathologiques, le taux de suicide en Algérie est de 2 sur 100 000 habitants, notamment chez les hommes d'un âge avancé. M. Kacha précise que ce taux régresse durant le ramadan en raison de l'ambiance conviviale régnant au sein des familles et augmente notamment au mois de juin, période des examens, des fêtes et des congés annuels. M. Kacha cite la catégorie des adolescents, souvent fragiles de personnalité et sensibles face aux échecs et aux dépressions. Différents moyens peuvent servir aux adolescents pour un suicide, «notamment les produits chimiques comme les détergents nocifs», mais se couper les veines est une pratique plus courante, d'après le spécialiste. Mettre fin à sa vie est «la quête d'un moyen à même de se débarrasser des souffrances quotidiennes et de se désengager de la responsabilité», conclut M. Kacha qui a appelé tous les praticiens, toutes spécialités confondues, à «bien écouter et prendre en charge leurs patients, notamment les adolescents et les personnes âgées». Par ailleurs, le praticien demande aux autorités publiques «de créer des centres de proximité au profit de ces franges de la population».