Sensibiliser pour limiter les risques : maladies mentales et suicide » est le thème de la campagne de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée aujourd'hui à travers le monde, qui met l'accent sur un problème de santé publique majeur. La Journée mondiale de la santé mentale 2006 se propose d'examiner, selon la Fédération internationale de la santé mentale, initiatrice de la campagne, en détail le rôle joué par les maladies mentales dans le suicide et de mettre au point une stratégie pour contrecarrer l'idée reçue selon laquelle les maladies mentales sont « secondaires » et peuvent être mises de côté jusqu'à ce que des problèmes de santé plus immédiats et prioritaires soient traités. « Au Royaume-Uni, 50% des cas de suicides se produisent chez des patients souffrant ou ayant souffert de troubles psychiatriques. Le risque de suicide chez les personnes souffrant de troubles de l'humeur (principalement de dépression) est de 6 à 15 %, tandis que pour la schizophrénie, le risque est compris entre 4 et 10%. Une étude britannique a montré que 25% des personnes qui meurent par suicide ont été en contact avec les services de santé mentale au cours des 12 mois précédant leur décès. Parmi ces personnes, 16 % sont hospitalisées en psychiatrie et 24 % sont sorties de l'hôpital au cours des trois derniers mois », a indiqué la fédération. Il est donc clair, ajoute le communiqué de la fédération, que les personnes souffrant d'une maladie mentale ont plus de risques de se suicider si elles ne sont pas traitées ou si elles reçoivent un traitement inadéquat. Cela devrait donner aux personnes travaillant dans le milieu de la santé mentale un nouveau sens de l'urgence de leur travail dans le monde entier. Les ravages du suicide chez les proches ainsi que l'immense souffrance personnelle des victimes font de cette situation un cas d'urgence pour lequel toute la communauté des soins mentaux doit se mobiliser. Le dossier de cette année est également axé sur deux problèmes essentiels, auxquels les organismes œuvrant dans le domaine de la santé mentale doivent prêter une attention particulière pour réaliser des efforts de sensibilisation et de diffusion sur ce sujet. Ces deux problèmes sont l'impact de la stigmatisation et de l'incompréhension qui continuent à constituer un obstacle au dépistage précoce et au traitement des maladies mentales, ainsi que l'importance d'une couverture médiatique responsable sur les maladies mentales et le suicide. Par ailleurs, l'Organisation mondiale de la santé estime à un million le nombre de suicides par an, soit 1,4 % de la morbidité mondiale. « On dénombre plus de morts par suicide chaque année que de décès dus aux homicides, aux guerres et aux attentats terroristes », estime-t-on.