Avis n Les jeunes qui veulent investir dans le secteur de l'agriculture sont de plus en plus nombreux, selon le ministre de l'Agriculture et du Développement local, Saïd Barkat. Dans une allocution prononcée, hier, à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale de l'alimentation, le premier responsable du secteur agricole a particulièrement mis l'accent sur la nouvelle tendance générée par la mise en place des programmes de développement agricole dans le monde rural. «Il y a de moins en moins de jeunes issus du milieu rural qui partent en ville pour y travailler, mieux encore, des milliers de jeunes citadins fuient la mal vie de la ville pour s'installer en campagne où ils arrivent à trouver du travail», dira-t-il. Et d'ajouter que beaucoup de jeunes ne pensent plus à faire carrière dans la médecine ou dans l'administration, «mais dans l'agriculture». Pour étayer ses dires, le ministre fera remarquer que 60 % des demandes d'investissement exprimées par les promoteurs dans le cadre du dispositif de l'Ansej concernent le secteur de l'agriculture. Selon lui, beaucoup parmi les jeunes qui ont investi dans le secteur agricole gagnent bien leur vie. Mieux encore, «certains, enchaînera-t-il, gagnent plus que ce que gagnent des hauts cadres de l'Etat». Citant l'exemple d'un groupe de jeunes de Skikda «qui ont préféré investir dans une forêt que d'aller demander du travail à Sonatrach dont des unités d'exploitation se trouvent à quelques mètres de leur domicile», M. Barkat affirmera qu'en plus des revenus importants, les investisseurs agricoles «gagnent la liberté et la dignité». Sur un autre plan, le premier responsable du secteur de l'agriculture dira que l'Etat a fourni beaucoup d'efforts, ces dernières années, pour stopper l'exode rural et encourager la culture de la terre à travers des programmes de développement destiné au monde rural, «car l'agriculture ne se pratique pas dans les villes». «Tous les Algériens ont une dette envers le monde rural, toutes les batailles gagnées par notre pays l'ont été grâce au monde rural», martèlera-t-il. Partant de là, il est indispensable, selon le ministre, d'améliorer les revenus des habitants de la campagne, dont le nombre avoisine les 13 millions, de sorte à ce qu'ils ne pensent plus à s'installer en ville. «95 % de nos villages ont étés dotés d'électricité, de routes et d'infrastructures de base, mais cela reste insuffisant, il nous faudra passer à une autre étape qui permettra aux habitants du monde rural de vivre à l'abri du besoin», conclura-t-il.