Un siècle après sa destruction, El-Qoll est de nouveau debout et les Pisans sont revenus et font de nouveau du commerce. Au début du XVIe siècle, comme la menace d'une invasion pèse de nouveau sur Collo, les habitants de la ville font appel, comme beaucoup d'autres villes côtières algériennes, aux Turcs. Kheïreddine y installe un contingent de janissaires et une batterie qui va défendre la ville. Hassan al-Wazan, alias Léon l'Africain, qui écrivait à cette époque sa Description de l'Afrique, évoque la ville en ces termes : «Il n'y avait pas alors par toute la côte de Tunis, cité plus opulente ni plus sûre, à cause que l'on y gagnait toujours en double sur les marchandises.» L'Espagnol Marmol, qui a visité la région à la même période, écrit : «Le peuple (d'El-Qoll) est courtois et civil ; on va y acheter de la cire, des cuirs et d'autres marchandises. La contrée, du côté de la montagne, abonde en blé, en troupeaux de toutes sortes. Les habitants se maintenaient autrefois en liberté et étaient assez puissants pour se défendre des rois de Tunis et des seigneurs de Constantine... Il n'y avait pas de ville plus riche ni plus assurée que celle-ci, car elle faisait 10 000 hommes de combat. Elle s'est depuis donnée aux Turcs qui y tiennent garnison.»