En arrivant dans la région, les Arabes ont trouvé une ville ruinée, mais celle-ci a été reconstruite par les tribus berbères de la région et les géographes musulmans vont de nouveau citer El-Qoll parmi les grandes villes du Maghreb. Elle a notamment gardé sa notoriété de ville commerçante et les navires se pressent dans son port pour déverser les marchandises et embarquer les produits locaux. Cette prospérité va attiser, dès le XIIIe siècle, la convoitise des puissances européennes, qui vont tenter de la conquérir. C'est ainsi qu'en 1280, le roi Pierre III d'Aragon débarque à Collo dans l'intention d'occuper ensuite la province de Constantine. Le roi chrétien avait bénéficié de l'aide, selon Ibn Khaldoun qui fait le récit de cette expédition, du gouverneur de Constantine, Abou Bakr, surnommé Ibn al-Wazir, vassal des Hafsides de Tunis. La flotte, prise par le mauvais temps, s'est arrêtée aux Baléares, occupées à cette époque par les musulmans reconnaissant la suzeraineté du roi d'Aragon. Le seigneur des îles fait aussitôt envoyer une galère à Al-Qoll pour en informer les habitants de l'expédition. Ces derniers ont pu ainsi s'enfuir, en emportant avec eux leurs biens les plus précieux. En arrivant à Al-Qull, le roi Pierre n'y trouvera que des marchands pisans, qui l'informent que Constantine a été prise par le sultan de Tunis et que son allié Abou Bakr a été décapité.