El-Qoll est une ville et un port, à 109 km au nord de Constantine, au fond d'une baie appelée la baie d'El-Qoll (anciennement, la baie de Collo). Cette baie est bien abritée des vents par un promontoire semi-circulaire dont les sommets, atteignant les 1 000 m, portent des forêts très denses. Les essences principales sont le chêne-liège et chêne zen mais on y trouve aussi des peupliers, des frênes, des ormes, des thuyas, etc. La région a été habitée dès la période préhistorique, ainsi qu'en témoignent les nombreux monuments mégalithiques (dolmens) érigés à plusieurs endroits : à Souk Lihoud, à Maâlem, à Sidi Mezghiche, etc. En 2004, trois dolmens, qui remonteraient, selon les estimations, à 3 000 ans avant J.-C., ont été découverts dans la forêt d'Affelkoune. Le site d'Al-Qoll, lui, n'a pas échappé aux navigateurs phéniciens puis carthaginois qui y ont fondé un comptoir, à une époque que l'on ignore mais qui doit remonter loin dans le temps. Quoi qu'il en soit, l'existence de la ville est attestée dès le Ve siècle avant J.-C. Le comptoir s'est transformé, au fil des siècles, en ville. D'après l'écrivain latin Solin, Chullu était la seconde ville d'Afrique après Cirta (Constantine). Un autre écrivain latin, Pomponius Mela, signale qu'on fabriquait, autrefois, à Chullu, des teintures de pourpres aussi belles et aussi réputées que celle de Tyr. Mais aucune trace de cette industrie — notamment les cuves où on traitait la pourpre — n'a subsisté.