Précarité n 60% des enfants vivent dans des conditions socio-économiques moyennes. Leur régime alimentaire est débridé et cela n'est pas sans conséquences sur leur scolarité. Un quart des familles algériennes mangent des pâtes alimentaires tous les jours et les deux tiers se rabattent quotidiennement sur la pomme de terre. Résultat : l'apport en protéines pour les enfants reste insuffisant, comme le confirment les conclusions d'une enquête sur le régime alimentaire chez les -15 ans, rendue publique hier et menée par l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE) et la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem). Effectuée à partir d'un échantillon de 1 000 enfants et ayant touché les villes d'Alger, Tizi Ouzou, Annaba, M'sila, Ghardaïa, El- Ménéa, Biskra et Bouira, cette enquête fait ressortir que l'apport protéique des enfants est seulement de 18 g/jour alors qu'en Europe le ratio est de… 80 g/jour. Quoi de plus normal lorsque dans 27% des cas, le père est soit chômeur, soit actif dans l'informel et dans 72% des cas, les mères sont des femmes au foyer sans grande instruction. L'enquête montre aussi que 33,2% des enfants ont reçu un allaitement maternel exclusif au cours du premier trimestre de leur vie contre 59,1% qui ont été sous allaitement mixte. L'enquête affirme que 54,7% des enfants ont un poids au-dessous de la moyenne alors que 53,7% des enfants ont une taille inférieure à la moyenne. Ainsi, de l'avis des enquêteurs, pauvreté et précarité débouchent inéluctablement sur un régime alimentaire totalement débridé, lequel n'est pas sans conséquences sur la scolarité des enfants. Selon une étude presque simultanée, signée Ceneap et parue également hier, la pauvreté ne se limite pas uniquement au niveau du revenu mais à plusieurs autres facteurs, notamment l'éducation et la santé. Pour ce qui est de l'interruption de la scolarisation, cette étude a révélé que ce phénomène concerne 31,8% des individus âgés de 6 à 24 ans, avec un pic de 54,5% dans le secondaire. Et si l'abandon volontaire de l'école arrive en première place, avec 33,58%, il n'en demeure pas moins que la décision parentale dans l'interruption de la scolarisation représente 21,17% et intervient surtout dans les premiers cycles. Pauvreté et éloignement en sont les causes principales. L'enquête démontre aussi que les enfants de faible poids à la naissance se trouvent plus en milieu urbain qu'en milieu rural, précisant que cette situation peut être due aux habitudes alimentaires, mais aussi au stress et au surmenage pendant la grossesse.