Action n Les travailleurs du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) ont observé durant la matinée d'hier un sit-in devant l'administration du centre. A l'origine de ce mouvement de protestation, le retard du paiement des augmentations décidées en juillet dernier, par décret présidentiel. «Les promesses non tenues et parfois contradictoires du directeur, données aux représentants syndicaux n'ont pas laissé d'autre choix à l'ensemble des travailleurs, que de se faire entendre par leur action», déclare un des travailleurs. D'après les contestataires rencontrés sur place, toutes les démarches syndicales pour réclamer les augmentations ont été vaines. «Les différents courriers transmis à la direction pour une application urgente de cette augmentation n'ont pas abouti», dénonce un contestataire. Il assure que dans une réponse, le directeur a écrit noir sur blanc que tout paiement de ces augmentations sur le budget en cours était exclu. Ce que les contestataires (chercheurs et non chercheurs) considèrent comme étant en «complète contradiction» avec l'ordonnance émanant du ministère des Finances le lendemain de la parution au Journal officiel du décret présidentiel précisant la revalorisation de l'indemnité complémentaire sur le revenu (ICR). L'inquiétude et les interrogations se lisaient sur tous les visages en cette veille de l'Aïd. «Comment cela se fait-il que tous les organismes relevant de la même tutelle (ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales) aient perçu cette revalorisation et pas nous ?» s'interroge un chercheur. Approché pour avoir sa version des faits, le directeur, Abdelkrim Yelles Chaouche, a estimé que «les travailleurs s'inquiètent quant à ce qui est un simple retard procédural». Il poursuit : «Les nerfs sont un peu tendus du fait qu'on est à quelques jours de l'Aïd.» M. Yelles dit n'avoir rien à se reprocher. En dépit de la colère des femmes et hommes présents au sit-in, un calme et une sérénité régnaient sur les lieux. C'est la première fois que le Craag est le théâtre d'un mouvement de contestation. Mais c'est «la goutte qui a fait déborder le vase», disent les chercheurs. En effet, dénoncent-ils «le marasme dans lequel se trouve le Craag n'a pas d'équivalent, un centre de recherche fonctionnant sans conseil scientifique (ce qui n'est pas normal dans tout centre de recherche qui se respecte) malgré l'élection des membres acquise à force de bras».