Son mariage avec le Prophète (Qsssl) ne changea pas son comportement enjoué. Ces jeunes amies allaient régulièrement lui rendre visite dans ses appartements. «Je jouais avec mes poupées, dit-elle, avec mes amies, et quand le Prophète venait, elles fuyaient vite hors de la maison mais il sortait pour les ramener à l'intérieur car il était heureux de voir mon bonheur de les avoir près de moi.» Quelquefois, il disait : «Restez où vous êtes» avant qu'elles n'aient le temps de partir, et il se joignait également à leurs jeux. Aïcha dit : «Un jour, le Prophète vint alors que je jouais avec les poupées et dit : "O Aïcha, quel est ce jouet ?" "C'est le cheval de Salomon", dis-je, et il se mit à rire.» Quelquefois quand il rentrait, il se cachait derrière son manteau afin de ne pas déranger Aïcha et ses amies. Les premiers temps qu'Aïcha vécut à Médine furent également les moments les plus graves et les plus anxieux. Une fois, son père et deux compagnons qui étaient avec lui attrapèrent une fièvre dangereuse qui était fréquente à Médine durant certaines saisons. Un matin, Aïcha alla lui rendre visite et fut stupéfaite de trouver les trois hommes gisants, faibles et exténués. Elle demanda à son père comment il allait et lui répondit dans un style qu'elle ne put comprendre. Les deux autres lui répondirent également avec des vers de poésie qui lui semblaient n'être que des bredouillements inintelligibles. Elle fût profondément troublée et rentra auprès du Prophète (Qsssl) en disant : «Ils divaguent complètement à cause de leur forte fièvre.» Le Prophète (Qsssl) demanda ce qu'ils avaient dit et fut quelque peu rassuré lorsqu'elle répéta certains des mots des vers qu'ils avaient récités et qui avaient un sens, même si elle ne les comprenait pas complètement. Ceci est une démonstration de son grand potentiel de mémorisation qui, au fil des années, allait servir à préserver les précieux dires du Prophète (Qsssl). (à suivre...)