Institutions publiques et administrations changent leurs horaires à l'occasion de chaque ramadan. Les habitudes sont chamboulées et l'impact sur le rendement se fait sentir dès les premiers jours. Moins d'activité et plus de repos semblent être le mot d'ordre pour la plupart des administrations. Apathie et mauvaise humeur Comme à l'accoutumée, le mois de ramadan enregistre une baisse d'activité que ce soit dans les entreprises ou dans les administrations. Des horaires de travail sont donc aménagés spécialement et un maximum de sept heures de travail est consenti pour la plupart des employés. Cependant, avec le jeûne, les habitudes sont bousculées pour céder la place à une forme d'apathie qui caractérise tous les domaines. Ce sont surtout les administrations et les institutions publiques qui sont vues, d'un œil méfiant, par les citoyens. Une certaine crainte anime toute personne qui veut obtenir un document d'état civil, se faire signer une décharge au niveau des services des impôts ou se procurer un extrait du casier judiciaire au tribunal. Tout le monde, en effet, redoute les humeurs des agents ou opérateurs derrière leur guichet pour la simple raison que la communication et la courtoisie ne sont pas au rendez-vous. Un tour dans quelques administrations publiques permet de se renseigner sur la situation du climat qui y règne. Les guichetiers des postes, des APC, des tribunaux et des banques accusent moins de rendement par rapport aux mois précédents tandis que les horaires qui sont fixés ne sont pas respectés. Souvent, les employés désertent leurs postes à 14 heures alors que les instructions précisent que la fin de travail est à 16 heures. Quelques exceptions sont accordées à certains corps, tels que ceux des ports et de la douane où des équipes se relayent par brigades afin de ne pas diminuer le rendement. D'autres phénomènes surgissent pendant le ramadan comme la lecture assidue de journaux pendant les heures de travail, les discussions familières entre employés et l'échange de recettes entre femmes. Cela se déroule au mépris de certaines recommandations qui appellent à la sérénité, à la discipline dans les lieux du travail et à la disponibilité aux doléances des citoyens. En outre, tout est prétexte à la bagarre ; la polémique et les altercations font partie du lot quotidien des serviteurs de l'Etat. D'autres institutions se distinguent, bien au contraire, par leur efficacité et l'ensemble des facilités qu'elles s'emploient à mettre en œuvre pour les citoyens.