Rituel n Chaque année, à l'occasion de l'Aïd, Alger se transforme en un grand bazar où toutes sortes de vêtements sont disponibles. Cette année, les dépenses du ramadan et celles de l'Aïd interviennent très peu de temps après celles imposées par la rentrée scolaire. Comme de coutume, l'Aïd est une occasion pour les Algériens de faire plaisir aux enfants en leur achetant de nouveaux vêtements. Des dépenses qui rendent la facture du mois sacré encore plus salée. «J'ai quatre enfants et j'ai dû débourser plus de 15 000 DA en vêtements rien que pour deux d'entre eux», dit un père de famille affairé rencontré dans un magasin. Durant les dernières soirées du ramadan, l'activité principale est le shopping ou le lèche-vitrine. Que ce soit à Bab El-Oued, Larbi-Ben-Mhidi, Hassiba-Ben-Bouali ou Didouche-Mourad, les rues sont noires de monde. Les magasins de prêt-à-porter rivalisent de décoration. Tout est fait pour attirer le client. La plupart des boutiques ont reçu un lifting, comme c'est le cas de la boutique Papillon rebaptisée New Papillon. Après plusieurs mois de travaux d'aménagement, le magasin a rouverts ses portes et la transformation est radicale. «J'aime bien ce nouveau look», déclare une cliente dans le magasin. Cette année, la nouveauté ce sont les dizaines de magasins qui ont ouvert un peu partout dans la capitale. Griffa, Miss Mode ou encore G Diffusion. Ces magasins n'ont fait leur apparition que récemment. «Ils poussent comme des champignons», constate un vieil homme dans une boutique. Les bazars sont littéralement pris d'assaut par les familles qui déambulent, à la recherche de l'article de leur désir. Dans un bazar de Bab El-Oued, une femme affirme que son enfant de quatre mois lui a coûté plus de 4 000 DA à lui seul. Les prix des ensembles pour enfants varient entre 2 400 et 3 500 DA l'unité. Dans les sous-sols de la place Audin, une foule de jeunes entoure un magasin de vêtements. Des jeans sont cédés pour 1100 DA. «Une bonne affaire», selon l'un d'entre eux. Aux devantures des boutiques, des affiches mentionnent la réduction proposée : 30%, 50 %, prix choc… chacun excelle dans la manière d'attirer les clients vers sa boutique. Malgré ces prix d'appel le chiffre d'affaires des vendeurs n'arrive pas à décoller. «Cette année, nous avons du mal à écouler notre marchandise», affirme un marchand. D'après plusieurs de ses confrères, ces dernières années, la consommation de produits vestimentaires est en constante diminution. Les causes de cette baisse seraient la prolifération du commerce informel et la réduction du pouvoir d'achat du citoyen algérien.