Installation n Depuis quelques années déjà, des magasins chinois ont vu le jour un peu partout dans le pays. A Alger, les Chinois occupent une grande place dans le commerce du prêt-à-porter. Les commerçants algériens voient en eux «d'impitoyables concurrents». «Ils sont partout ces Chinois, ils vendent des chaussures, des vêtements, des ustensiles, du linge de maison et Dieu sait quoi encore», dit un vendeur de chaussures de la rue Didouche-Mourad. Ces Chinois, qui viennent majoritairement des régions rurales de Chine, trouvent en Algérie un marché lucratif où ils peuvent écouler leur marchandise. «Tout ce qu'ils vendent est fabriqué dans leur pays», assure Hanane, vendeuse dans un magasin chinois, à Bab El-Oued. Dans la boutique, les prix affichés donneraient le tournis à plus d'un commerçant algérien : des chaussures pour femmes à 200 DA, des tongs et des sabots à 150 DA ou encore des chemises chinoises, très convoitées par les jeunes filles, à 1 300 DA. Les marchandises chinoises se vendent à bas prix et tout le monde y trouve son compte. Une cliente rencontrée dans le magasin dit préférer les marchandises chinoises pour leurs prix très attractifs. Le marché de la chaussure compte plusieurs magasins appartenant à des marques chinoises ou à des importateurs de produits chinois. Top Shoes est l'une des chaînes de magasins les plus connues. Ses magasins sont dispersés dans plusieurs endroits de la capitale et les prix qu'ils affichent défient toute concurrence. Entre 1 200 et 2 500 DA pour des chaussures pour homme, 600 et 2 200 DA celles pour femmes et 400 à 1 300 DA les souliers pour enfants. Ces prix sont deux, voire trois fois moins élevés que ceux affichés dans d'autres magasins. «Les Chinois se sont adaptés au marché algérien et ils ont même appris notre langue», affirme Boualem, ancien propriétaire d'un magasin de chaussures. Il affirme avoir arrêté de travailler dans la chaussure parce qu'il n'arrivait pas à vendre ses produits de fabrication locale. «Ils sont de meilleure qualité, mais leur coût est un peu plus élevé», assure Boualem. Pour l'ancien gérant, l'arrivée des Chinois n'a qu'un seul but : casser le marché. «Je ne peux pas croire que ces gens, qui viennent louer des magasins pour des sommes faramineuses qui peuvent atteindre les 300 000 DA par mois, ne font pas un chiffre d'affaires au moins équivalent à celui de la location», estime Boualem. Dans l'un de ces magasins, rue Larbi Ben-Mhidi, on ne trouve pas où mettre les pieds. Il est plein à craquer. Des femmes et des hommes avec leurs enfants font la chasse aux bonnes affaires. Les réductions vont jusqu'à 50% pour certains produits. Tous viennent pour la même raison : le prix. «Ici c'est moins cher qu'ailleurs», lance une femme.