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Pékin, entre gigantisme,ancestralité et économie de marché
La capitale chinoise présente de multiples facettes
Publié dans La Tribune le 16 - 10 - 2008


De notre envoyé spécial à Pékin
Abdelghani Aïchoun
Pékin est gigantesque. Ses routes, trottoirs, buildings, centres commerciaux sont gigantesques. Tout est à l'image de ce peuple, de ce pays qui n'arrête pas de surprendre ses visiteurs. La capitale chinoise s'est enjolivée encore plus à l'occasion des jeux Olympiques. Les autorités ont énormément investi dans la réfection des bâtiments, places publiques et autres boulevards. Rien n'a été laissé au hasard. C'est une capitale parfaite. Sous-estimée par plus d'un à la veille des JO sur ses capacités à organiser et à gérer un tel événement, la Chine a prouvé à la terre entière qu'elle est toujours terre des miracles. Rien n'a été laissé au hasard. Aucune fausse note. Pas même un regard malveillant envers l'Occidental qui parcourt les ruelles de Pékin et qui, dans certains cas, critique les autorités chinoises sur «la situation des droits de l'Homme» ou évoque le problème de la pollution à Pékin et dans quelques autres villes. Juste un sourire et quelquefois ce «nihai», qui signifie «bonjour» et que tous les citoyens de la planète ont appris des millions de Chinois qui ont investi les quatre coins de la planète.
«Les Chinois sont accueillants», vous diront tous les habitués de ce pays. Et leur capitale vous surprend à chaque coin de rue que vous arpentez. Nulle place pour le désenchantement. Aux buildings impressionnants, sièges des institutions ou banques chinoises ou de quelques groupes internationaux, à l'architecture moderne, collent des bâtisses, hôtels et restaurants souvent, marqués par le cachet chinois. Le mélange est assez original. La règle : coller à la modernité et au développement sans pour autant perdre ses «origines». Il y a de tout à Pékin.
Au regard de ce qui se dit souvent, les uns et les autres croiraient volontiers qu'il n'y a, dans la capitale chinoise, que du béton et la fumée des usines qui sont installés à l'intérieur et aux environs de la ville. Faux.
Il n'y a pas un boulevard ou même une ruelle qui n'ait pas d'arbres plantés aux abords des trottoirs. Il n'y a pas un seul quartier qui n'ait de jardins fleuris et de plantes vertes. Le moindre coin inutilisé, sur les grands
boulevards de Pékin, est transformé en un espace vert. La ville est gaie, spacieuse, accueillante et souriante.
De plus, à l'occasion de ces jeux Olympiques, tout a été retapé à neuf. Les autorités de ce pays n'ont pas lésiné sur les moyens pour faire de Pékin la capitale du monde. Et il faut reconnaître qu'ils ont amplement réussi.
Les Chinois, un peuple commerçant…
Les visiteurs de la Chine découvrent vite fait tout le génie chinois. Les Chinois savent tout produire. Il n'y a pas un produit qui ne soit pas fabriqué en Chine, légalement ou illégalement (contrefaçon). A l'occasion des jeux Olympiques, les commerces ont fleuri d'une manière incroyable. Cela ne veut nullement dire, qu'avant, il n'y en avait pas. Mais cette opportunité unique a permis aux boutiques et aux centres commerciaux de se multiplier. Chaque Chinois, individu ou sociétés, a su profiter de la déferlante des sportifs et autres touristes, pour vendre leurs produits. Des petits magasins jusqu'aux gigantesques centres commerciaux, les Chinois font tout pour vous coller un produit. C'est à la limite du «harcèlement». Tout est bon pour vendre … et les étrangers ont apprivoisé la méthode chinoise dans le commerce. Dès que l'on franchit le seuil d'une boutique, on est vite prié par le vendeur ou la vendeuse, généralement des vendeuses qui tiennent des commerces, d'entrer à l'intérieur. Ils parlent tous anglais. Du moins, ils ont appris les mots qu'il faut pour arriver à traiter une transaction commerciale. Quelquefois, il y a même ceux qui utilisent deux ou trois mots en français. Rares mais ils vous surprennent de temps à autre. Au Yashow Market, un centre commercial se trouvant à côté de la place Sanlitun, le visiteur pourra trouver tout ce qui existe sur terre. Des chaussures jusqu'aux bijoux, pas un produit ne manque. C'est le paradis de la contrefaçon, nous dit-on. Il est vrai que tout se mêle : production locale, artisanat, copie des marques internationales, etc. Les Occidentaux, qui sont souvent, chez eux, très regardants sur le phénomène de la contrefaçon, ne se gênent pas, à Pékin, pour se ruer vers le Yashow Market, afin de s'offrir un «truc» qui coûte cinq fois plus cher ailleurs. Personne ne se soucie de l'authenticité du produit du moment qu'on ne peut déceler de différence entre le vrai et le faux. «Please, come on. A good price for you», c'est ainsi que nous a appelés une jeune fille travaillant dans une des boutiques du Yashow Market, une phrase utilisée d'ailleurs par la majorité des commerçants. Vendant des vêtements pour femmes, celle-ci s'est mise automatiquement à exhiber sa marchandise. «Pour votre mère, épouse ou fille», nous dit-elle. A propos du fait que la majorité de ces vendeurs et vendeuses, si ce n'est la totalité, maîtrise l'anglais, cette jeune fille nous indiquera qu'à l'occasion de ces Jeux, des étudiants et des lycéens ont suivi des stages de perfectionnement des langues étrangères. En plus de cela, étant donné que la Chine, principalement Pékin, sa capitale, attire beaucoup plus de touristes, les gérants ou les propriétaires de centres commerciaux préfèrent recruter des jeunes qui maîtrisent l'anglais, histoire de pouvoir communiquer avec les étrangers. Il est vrai qu'en dehors ces cercles-là, à l'image des centres commerciaux, des banques, de l'administration, peu de Chinois parlent une langue étrangère. Mais il faut dire que, d'une manière générale, un étranger a peu de chances de se «perdre»
en Chine.
Donc, pour revenir au commerce, quand quelqu'un entre dans une boutique à Pékin, pas question pour les Chinois de le laisser sortir sans qu'il s'offre un article. La chose est bien évidemment valable pour les étrangers. Leurs concitoyens, par contre, ne sont pas soumis à cette «pression». Mais ce qui est intéressant chez ces vendeurs et vendeuses est qu'ils sont prêts à toutes sortes de négociations. Au bout d'un quart d'heure de «bavardage», le prix d'un article donné peut descendre de quatre, cinq, six ou même huit fois. De prime abord, dans les boutiques de ces centres commerciaux, les prix des produits ne sont pas affichés. Et comme c'était la période des jeux Olympiques il fallait donc deviner qu'ils étaient relativement élevés par rapport au reste de l'année. Un article que les vendeurs annoncent à 1 000 yuans (monnaie chinoise), ce qui équivaut à peu près à 100 euros, peut être acheté en fin de compte à 200 yuans. Et si les commerçants chinois insistent pour vendre un produit,c'est parce qu'ils estiment que le plus important pour eux, comme nous l'ont indiqué certains d'entre eux, est de «liquider» la marchandise quitte à ne prendre qu'une toute petite marge s'il le faut. D'ailleurs, certains Occidentaux se sont même étonnés des prix qui sont très bas par rapport à ce qui est pratiqué chez eux. Les prix sont surprenants.
La contrefaçon : des copies conformes
Dans le Yashow Market, le matériel électronique (appareil photo, téléphone portable, GPS, etc.) côtoie les vêtements, chaussures, maroquinerie et autres. Tout est disponible.
Seulement, la majorité de ces produits sont contrefaits. Des baskets Adidas, une copie conforme à l'original, sont vendus à 50 yuans (environ 5 euros) à titre d'exemple. Des téléphones Nokia, qui coûtent en Europe 300 euros, sont cédés à 30 euros. Il faut un véritable connaisseur pour déceler le vrai du faux. Mais, bien évidemment, il n'y a pas que ça en Chine. Dans cette même place Sanlitun, se trouvent les magasins de plusieurs marques internationales, à l'image d'Apple, d'Adidas, de Puma et de quelques autres encore. Et là, c'est une tout autre histoire. Chez Adidas, il n'y a pas une paire de baskets qui se vende à moins de 45 euros. Certaines atteignent même le prix de 250 euros. Pour dire que, si quelqu'un veut être sûr de l'authenticité du produit qu'il a acheté, il n'a qu'à payer le prix fort. D'ailleurs, la devanture du magasin d'Adidas est assez impressionnante. Des milliers de modèles, des plus anciens jusqu'aux plus récents, sont entassés les uns sur les autres. L'un des vendeurs nous dira, dans un anglais «approximatif», que la clientèle est quand même assez importante. «Les Chinois achètent de plus en plus la marque», nous a-t-il signalé. C'est du moins valable pour Pékin. Il y a une dizaine d'années, le «phénomène» était très circonscrit mais maintenant, avec le taux de croissance économique qui n'arrête pas de grimper et le niveau de vie des citoyens qui s'est, plus ou moins, amélioré ces dernières années, beaucoup de Chinois arrivent à s'offrir des articles et produits assez chers. Kamel, un jeune Algérien, titulaire d'une bourse d'études, et qui vit en Chine depuis quelques années, nous dira qu'actuellement un cadre moyen pourra vivre assez convenablement à Pékin. Les salaires arrivent à couvrir toutes les charges. A titre d'exemple, selon lui, l'achat d'un véhicule n'est plus problématique pour un cadre moyen. C'est pour cela, poursuit-il, qu'il y a cette affluence chinoise vers ces magasins de «luxe». Le mode de vie a changé en Chine. «Depuis mon arrivée il y a six ans déjà, les choses ont sensiblement évolué», nous a-t-il déclaré. Presque la totalité des grandes chaînes de restaurant, à l'image de Mc Donalds, sont présentes dans la capitale chinoise, pour ne citer que celle-ci.
Communauté algérienne très faible
Il n'y a pas beaucoup d'Algériens qui se rendent à Pékin. Le pays est si lointain qu'il est difficilement possible d'y programmer un voyage pour un citoyen «normal». Rares sont les Algériens qui sont installés en Chine. Kamel, ce jeune qui a eu la chance d'avoir bénéficié d'une bourse d'études au pays du Milieu, nous a d'ailleurs signalé qu'ils ne sont qu'une poignée. «Une centaine peut-être tout au plus», nous dira-t-il. Généralement, les rares personnes qui s'y rendent se comptent parmi les importateurs qui partent en Chine pour rapporter de la marchandise vendue en Algérie.
Et là encore, ce n'est valable que pour ceux qui disposent de fonds assez conséquents. En tout état de cause, en dehors des difficultés administratives et surtout financières, la Chine présente l'avantage d'être un pays dont les citoyens ne sont pas xénophobes. Un étranger s'intégrerait facilement. Du moins, il pourrait vivre sans le moindre problème. «Jamais on n'a été confrontés à un quelconque souci de quelque nature que ce soit», nous a indiqué Kamel. Le seul problème en Chine, nous a-t-il encore ajouté, est la langue. «Il n'y a pas beaucoup de Chinois qui parlent une langue étrangère, comme l'anglais par exemple, et pour apprendre le chinois, il faut beaucoup de temps et de patience», nous a-t-il signalé.
Ces étudiants algériens envoyés à Pékin ont passé leurs deux premières années à apprendre la langue chinoise, avant d'entamer leurs études par la suite. Donc, même s'il va rentrer au pays dans peu de temps, étant donné qu'il terminera ses études dans quelques mois, Kamel nous a affirmé qu'il accepterait volontiers de rester à Pékin si jamais l'occasion se présenterait à lui ou si un de ces jours il revenait en Chine. «C'est un pays qui présente beaucoup d'opportunités pour évoluer. Ici, celui qui travaille sérieusement trouvera son compte. De plus, les responsables des différentes entreprises, organismes ou administrations sont trop regardants sur le rendement», nous a-t-il dit avant d'ajouter : «Quand les résultats suivent, tu es récompensé.» Il est vrai qu'en faisant un tour dans la capitale chinoise, on se rend compte tout de suite que Pékin est un chantier permanent et interminable. La ville grandit d'année en année.
Les buildings poussent comme des arbres. Chaque année il y a un lot de multinationales qui s'installent en Chine. Sinon ce sont des entreprises chinoises qui voient le jour. Le taux de croissance économique est très
élevé. C'est parmi les rares pays disposant d'un taux à deux chiffres. Et tout cela se répercute sur la vie quotidienne des Chinois.
En dernier lieu, il faut dire que, même si les véritables répercussions économiques des jeux Olympiques sur la Chine ne seront «palpables» que d'ici quelques années, comme l'ont indiqué différents responsables chinois, déjà, il y a eu des retombées positives sur les citoyens. En plus de pouvoir les faire, profiter, du moins pour un moment, de la venue de milliers d'étrangers en leur proposant différents produits et services, les JO ont surtout permis aux citoyens d'espérer une nette progression du secteur touristique qui leur offre une véritable opportunité de continuer à s'adonner à leurs diverses activités commerciales et artisanales.


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