Feu rouge n De tous les décrets et lois régissant la circulation routière et la conduite, le décret relatif à la ceinture de sécurité semble le seul à être respecté… par crainte. Un étranger qui se rend en Algérie remarque en premier lieu les embouteillages dans les rues et ruelles. L'état des routes y est pour quelque chose, mais le non-respect des règles élémentaires de la conduite n'est pas en reste. En effet, beaucoup de chauffeurs ne respectent même pas les panneaux de signalisation qui régissent la circulation routière. A cela s'ajoute l'excès de vitesse dans les agglomérations urbaines. Même les dos d'âne ne servent plus à rien. A Alger, s'il est vrai que les lieux de stationnement sont rares, le stationnement sur les trottoirs, pourtant interdit, est devenu un phénomène normal et même toléré par les autorités. Souvent les piétons se retrouvent dans l'obligation d'emprunter la chaussée puisque les trottoirs, s'ils ne sont pas squattés par les marchands de l'informel, le sont par les automobilistes qui ne se soucient guère du piéton. D'ailleurs, il ne reste presque pas de trottoirs. Autre phénomène, l'utilisation du téléphone portable. Malgré son interdiction et la forte amende à payer, les automobilistes continuent de l'utiliser. Un comportement qu'on enregistre surtout chez les chauffeurs de transport de voyageurs, qui ne bouclent leur ceinture de sécurité qu'à l'approche d'un barrage de gendarmerie ou de police. Et si un policier interpelle un automobiliste qui parle au téléphone, celui-ci va évoquer, sans aucun doute, une urgence. Pardon et «réconciliation» obligent, le policier accorde souvent des circonstances atténuantes. Le chauffeur de taxi, malgré l'interdiction, vous propose de vous prendre en course même s'il a d'autres passagers à bord. «Je m'en fous de la loi», c'est sa réplique si vous osez lui dire que ce qu'il fait est contraire à la réglementation. Le chauffeur de minibus, malgré les arrêts obligatoires, n'en fait qu'à sa tête. Pis, si l'un de ses amis lui demande de s'arrêter ne serait-ce que pour acheter des cigarettes, le chauffeur ne peut refuser un tel service. Aussi, malgré la suppression de certains arrêts, notamment sur l'autoroute, les chauffeurs de bus continuent à les marquer. Il est regrettable de souligner que seule l'obligation de la ceinture de sécurité a porté ses fruits. Un retrait de permis de 3 mois est certes dur à supporter.