Patrimoine n La mosquée antique de la ville de Mazouna, ou El-Medrassa comme aiment à l'appeler les habitants de la région, est un monument d'une grande valeur historique qui connaît des actions de restauration en vue de sa protection. Implanté au centre de la Casbah de la ville de Mazouna, localité située à 75 km du chef-lieu de la wilaya de Relizane, ce lieu de culte, qui dépend de la zaouïa de Sidi Henni, a été construit en l'an 1029 de l'hégire (XVIIe siècle) par le cheikh Sidi M'hamed Bencharef et reste témoin du rayonnement des civilisations qui se sont succédé dans la région. «Ibn Mohamed Benali Boutaleb El-Mazouni, qui avait succédé à son père le cheikh Sidi M'hamed Bencharef, a longtemps combattu les tentatives espagnoles d'envahir le Maghreb», a indiqué Mlle El-Alia Belabbes, spécialiste du patrimoine arabo-musulman à la Direction de la culture de la wilaya de Relizane. Ibn Mohamed Benali Boutaleb El-Mazouni, âgé alors de près de 80 ans, était allé, accompagné de son fils, cheikh Sidi Henni et d'une centaine de combattants, à Mascara puis à Oran pour participer aux nombreuses batailles contre les envahisseurs espagnols dont la plus célèbre fut, sans conteste, celle qui avait eu pour théâtre la région de Misserghine. La défaite du corps expéditionnaire espagnol et la libération d'Oran en 1792 avaient permis au Bey Mohamed Benothmane de décider de la restauration de la mosquée de Mazouna et la construction d'une école coranique qui conserve à ce jour un exemplaire de l'œuvre de Sahih Mouslim offert par le bey au responsable de l'école. L'antique mosquée, qui a conservé tout son éclat grâce à son cachet architectural arabo-musulman, a bénéficié, à diverses périodes de son existence, de travaux de rénovation et d'extension pour garantir de bonnes conditions de confort aux étudiants venus de toutes les régions du pays pour apprendre le Coran et maîtriser les enseignements des différents maîtres du fiq'h. Considérée comme un pôle scientifique et religieux, cette école a rayonné sur une bonne partie du Maghreb arabe. Parmi les figures historiques qui l'ont fréquentée, Mohamed Benali Senoussi, qui s'était installé en Libye pour participer avec ses compagnons à la guerre contre l'occupation italienne, Bouras El-Masscri, Ahmed Bentikouk, Mustapha Remassi et autres cheikhs qui ont marqué de leur empreinte l'histoire de la mosquée, de l'école et de toute la région. Pour préserver cette richesse, la direction de la culture de la wilaya de Relizane prépare actuellement un dossier pour un projet portant classification de la casbah de Mazouna comme site protégé.