À la veille de l'occupation française, la ville d'Alger a été largement rebâtie après le tremblement de 1716 sur 54 hectares. Encerclé dans des remparts qui défient toute conquête. El-Djazaïr comptait 8 000 maisons, 122 mosquées, des zaouïas et médersas, 50 hammams, plus de 100 fontaines et de nombreux souks. Après sa reconstruction, El-Mahroussa est devenue une citadelle à l'image de toutes les autres capitales. Actuellement, il ne reste que 800 maisons et une vingtaine de mosquées et moins de dix zaouïa. Le projet du millénaire à l'époque de Chérif Rahmani, gouverneur d'Alger, avait pour mission de faire revivre ce patrimoine perdu. C'était le grand projet d'urbanisation d'Alger et la réappropriation du littoral. Ce projet comprenait la réhabilitation de La Casbah, le port de plaisance à Bab El-Oued, l'aménagement du quartier d'El-Harrach et autres… explique M. Belkacem Babaci, historien et membre de la Fondation Casbah. “Les démarches entreprises pour la réhabilitation de la Cité antique, dont le projet était bien avancé, ont été subitement arrêtées. Pourtant, ce projet a permis l'évacuation de deux îlots et le relogement de 500 familles”, explique-t-il. En 2001, le projet de restauration était basé sur l'îlotage ; la division de La Casbah en cinq îlots. Ce découpage avait permis de libérer tout un îlot afin d'engager des travaux de réhabilitation. Le ministère de la Culture voit le projet de la réhabilitation et de la restauration de La Casbah d'un autre œil. Pour les responsables du ministère de la Culture, il faut d'abord définir les rôles de chaque intervenant sur le site, et pour cela il fallait établir des textes de loi. “La meilleure façon de sauvegarder le patrimoine, notamment La Casbah, c'est d'établir un plan juridique”, a déclaré M. Mourad Batrouni, directeur du patrimoine au niveau du ministère de la Culture. En effet, la loi 98-04 du 15 juin 1998, relative à la protection du patrimoine culturel, a pour projet de définir le patrimoine culturel de la nation, établir les règles générales de sa protection, sa sauvegarde, sa mise en valeur et de fixer les conditions de leur mise en œuvre. Par ailleurs, l'article 18 de la même loi, stipule que le ministre chargé de la Culture peut à tout moment ouvrir par voie d'arrêté une instance de classement des monuments historiques. M. Batrouni déclare enfin que le plan de sauvegarde d'urgence sera mis en application incessamment. N. A.