Résumé de la 31e partie n Les passagers des classes inférieures sont livrés à eux-mêmes : tous les escaliers menant au pont supérieur ont été condamnés. Le colonel Archibald Gracie, que nous avons laissé sur le pont, continue à aider les dames de première classe à embarquer. Si certaines le font sans difficulté, d'autres reculent, effrayées, par la vue de la mer : «Mon Dieu, je ne peux pas...» L'une d'elles s'exclame : «C'est dans une de ces barques que vous me demandez de descendre, colonel ? — Oui, madame ! — Mais c'est étroit ! — Il n'y a pas de moteur ! Comment faire avancer la barque ? — En ramant, madame ! — Moi, ramer ? — Je sais que vous n'êtes pas préparée pour ce genre de tâche, mais la situation est exceptionnelle : c'est même une question de vie ou de mort ! — Je ne peux pas, je ne veux pas !» Comble du ridicule, une dame demande : «Y a-t-il un chauffage dans ces barques ?» Le colonel, qu'une remarque de ce genre aurait fait sourire ordinairement, est prêt à s'emporter. «Si vous n'embarquez pas immédiatement, madame, je vais vous forcer à le faire... Alors, s'il vous plaît, ne m'obligez pas à mal me comporter !» Les dames embarquent de mauvaise grâce. Certaines jettent un coup d'œil sur la mer, elle leur paraît effrayante et la perspective de voguer, à l'aventure, les terrorise encore plus que de rester à bord du bateau en perdition. Trompant la vigilance des marins, elles sortent de la barque et se mettent à courir en direction du fumoir où il y a des fauteuils si confortables. Les officiers les rappellent, mais d'autres passagers posent problème. Une jeune fille arrive avec son père. «Passez, mademoiselle ! — Mon père m'accompagne ! — Il embarquera tout à l'heure... — Non, non, je ne veux pas me séparer de lui... — Désolé, mademoiselle, ce sont les ordres du capitaine, les femmes et les enfants d'abord !» Le père intervient : «Tu dois y aller, ma chérie, je te rejoindrai tout à l'heure ! — Non, non, je ne partirai pas sans toi !» Elle se jette à son cou et pas moyen de l'en détacher. Les jeunes enfants ne veulent pas non plus se séparer de leurs parents, mais eux, on arrive à les embarquer de force. A une petite fille qu'on a mise dans une barque et qui crie en direction de son papa, celui-ci lui dit : «Les enfants doivent partir avant les papas, les papas partiront plus tard, tous ensemble !» (à suivre...)