Résumé de la 25e partie n Les cabines des classes inférieures sont inondées. Les passagers tentent d'accéder aux ponts supérieurs, mais les grilles les en empêchent. Comme l'a prévu l'ingénieur en chef Andrews, le «Titanic» s'enfonce irrésistiblement, les compartiments se déversant l'un dans l'autre. Si les cheminées fument encore, et si on entend le sifflement de la vapeur, c'est que les soutiens et les chauffeurs actionnent les machines pour maintenir suffisamment de pression. La pression qui permet de garder le système électrique et d'avoir de la lumière. La lumière ! Tant qu'elle éclaire encore le bateau, les gens ne s'affolent pas trop. Ils peuvent aller et venir dans le bateau, accéder aux canots. Qu'elle vienne à s'éteindre et ce sera, à coup sûr, la panique. Des gentlemen comme le colonel Archibald Gracie s'occupent des femmes qui voyagent seules, les conduisant de leur cabine vers le pont et, se frayant un chemin dans la foule, vers les embarcations. Quelques aristocrates discutent comme si de rien n'était ; en fait tous ont peur mais essayent de se soutenir. Beaucoup ne veulent toujours pas croire que le «Titanic» est perdu et que bientôt il s'enfoncera dans les eaux. «Un navire aussi grand, aussi puissant, peut-il vraiment couler ?» D'autres croient qu'on ne restera pas longtemps dans les canots de sauvetage, des bateaux venant au secours des naufragés. Archibald s'approche d'un couple de passagers avec lesquels il a sympathisé au départ de Southampton, monsieur et madame Strauss. Ils sont assis et attendent tranquillement, comme s'ils étaient dans un cabinet médical et attendaient leur tour. «Monsieur et madame Strauss, qu'attendez-vous pour aller embarquer ? Des canots sont mis à la mer !» M. Strauss montre sa femme : «Je lui ai dit de partir !» La vieille femme secoue la tête. «Tu sais bien, Isidore, que je ne partirais pas sans toi !» Le vieil homme se tourne vers le colonel : «J'ai beau lui expliquer qu'on embarque d'abord les femmes et les enfants, elle ne veut rien comprendre... — Je ne veux pas te laisser…» Contrairement à certains passagers de première classe qui se sont précipités vers les barques, Isidore Strauss, 67 ans, accepte sans discuter son sort. Son seul souci est de faire embarquer sa femme, Ida, âgée de 63 ans. Les survivants témoigneront plus tard du grand courage de ce couple mais surtout de leur amour. Serrés l'un contre l'autre, ils se disaient «papa chéri» et «maman chérie». Il est vrai qu'ils ont vécu toute leur vie ensemble et que l'affection qu'ils se portent l'un pour l'autre les aide, dans ces moments de détresse, à ne pas perdre la tête. (à suivre...)