Témoignage n «On me demande des explications quand les chaînes disparaissent, mais aussi quand elles reviennent, c'est du moins ce qui s'est passé récemment.» «Les chaînes du bouquet TPS sont devenues une drogue pour certains.» Sid Ali, qui s'exprime ainsi, sait de quoi il parle : il est propriétaire d'un magasin de flashage de démos numériques à Bab El-Oued. «Je suis l'un des tout premiers à avoir investi ce créneau», tient-il à signaler. L'attachement de l'Algérien aux chaînes du bouquet TPS se traduit notamment, dit-il, par «les nombreux appels que je reçois quotidiennement, sans compter les dizaines de personnes qui se présentent ici quotidiennement». «On me demande des explications quand les chaînes disparaissent, mais aussi quand elles reviennent, c'est du moins ce qui s'est passé récemment», enchaîne-t-il. Et de faire remarquer qu'un certain nombre d'accros à TPS ne supportent pas de voir l'écran de leur téléviseur tout noir : «Ils viennent tout énervés pour me le signaler, comme je suis habitué à cela, je m'emporte très rarement, je réussis souvent à les calmer en leur rappelant que ce n'est pas ma faute si les chaînes ont disparu.» «Avant de mettre à jour un démo, je prends toujours le soin de porter à la connaissance de son propriétaire que je fournis un service dépourvu de garantie, ce qui m'évite bien des problèmes par la suite.» Depuis quelque temps, le magasin de Sid Ali est pris d'assaut par les férus de programmes des chaînes cryptées françaises, en début de semaine surtout. «Ils viennent pour la plupart le samedi matin pour mettre à jour leur démo», fait remarquer notre interlocuteur, avant de préciser : «Il m'arrive de trouver certains clients en train d'attendre devant le magasin encore fermé.» Sans commentaire ! Si en été et durant le mois de ramadan, le flashage ne marche pas très fort, le cas est tout autre en hiver. «Juste après le ramadan, la demande augmente sensiblement au point que nous éprouvons des difficultés à la satisfaire», souligne à ce propos Sid Ali, tout en notant que durant le mois sacré, beaucoup préfèrent le bouquet arabe Nilesat à TPS. Cela dit, le flashage, en tant qu'activité porteuse, n'est nullement menacée par l'acquisition du bouquet TPS par le groupe Canal+. Selon notre interlocuteur : «Il y aura toujours un moyen pour décrypter les programmes, cela demandera du temps peut-être, mais ce qui est certain, c'est que les hackers finiront par trouver les fameux codes.»