Les exportations agricoles représentaient plus de 15% des exportations globales durant les premières années de l'indépendance. Elles n'en sont plus, aujourd'hui, qu'à 0,3%. Une baisse due à plusieurs raisons dont, à en croire les gens du secteur, le manque de soutien de l'Etat. C'est le constat fait par M. Bennini, P-DG de l'Algex, lors d'une conférence animée, hier, en marge du Salon international de l'agriculture et des technologies végétales Filaha. Pourtant une évaluation du potentiel à l'exportation établie en 1998 par une expertise nationale fait ressortir la possibilité d'exporter pour une valeur de 100 millions de dollars. Une autre évaluation sommaire, faite par le ministère de l'Agriculture le 17 octobre dernier, fait ressortir, selon M. Bennini, un excédent de 20% par rapport à la demande et évalué à un niveau de 435 millions de dollars. Ces excédents de production, éligibles à l'exportation, sont constitués, selon le P-DG de l'Algex, de légumes et de fruits frais, de produits de la forêt… Pour leur valorisation, l'Algérie doit cibler des produits qui présentent des avantages comparatifs naturels ; elle doit tirer profit de la proximité par rapport aux marchés européens et de son climat qui lui confère la capacité d'offrir des produits primeurs et d'arrière-saison. Pour sa part, le docteur Bensemmane, président de Filaha, a, lors de l'inauguration du salon, affirmé que la promotion du secteur exige à l'Algérie d'insuffler de l'espoir et des perspectives et de renforcer l'aspect fondamental du monde agricole à travers ses différents maillons. Il faut souligner que la réussite du Salon Filaha consiste en le regroupement de plusieurs participants tant nationaux qu'étrangers. En marge du salon, un forum de réflexion est également organisé dont des conférences animées par des spécialistes du secteur de l'agriculture. Malgré la réussite du salon Filaha, M. Bensemmane a tenu à dénoncer le refus de la Chambre nationale de l'agriculture (CNA) de soutenir son salon pour lui préférer un autre organisé par des Français. «Nous pensions que la CNA était une Epic qui avait pour prérogatives d'encourager et de promouvoir les événements, de mettre à profit la profession et l'interprofession, de la mobiliser pour le bien des opérateurs nationaux et internationaux pour, en finalité, rehausser l'image de l'agriculture», a déclaré M. Bensemmane. A ce titre, a-t-il ajouté, la CNA devrait protéger en premier les intérêts des agriculteurs et des opérateurs algériens et laisser s'exercer une concurrence saine et loyale. Pour sa part, M. Bennini, président de l'Algex, lors de son intervention, a regretté que les agriculteurs algériens n'aient participé qu'une seule fois à une foire à l'étranger. Il a également déploré l'absence du soutien de l'Etat aux exportations agricoles. «Hormis l'aide au transport, l'Etat n'accompagne pas les producteurs dans les exportations», a regretté M. Bennini. Pour rappel, le salon Filaha inauguré, hier, en l'absence d'officiels, qui se tient dans le pavillon U de la Safex, sera clôturé demain.