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Baisse des exportations hors hydrocarbures vers l'UE de 6,8% au 1er semestre 2009 L'évaluation de l'impact de l'accord d'association fait ressortir des résultats peu reluisants
Une baisse de 6,8% des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE a été enregistrée durant le 1er trimestre 2009 comparée à la même période de l'année 2008. En effet, pour le premier semestre 2009, les exportations hors hydrocarbures ne représentent que 288,87 millions de dollars sur un total de 10,2 milliards de dollars d'exportations, contre 696,05 millions de dollars durant la période correspondante en 2008, soit une diminution de 58,5%. Ces chiffres sont avancés par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex), qui précise dans son rapport d'«évaluation de l'impact de l'accord d'association sur les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE» que le volume des échanges entre l'UE et l'Algérie au premier semestre 2009 était de 22,4 milliards de dollars, dont 11,1 milliards d'importations. Il est également précisé qu'au premier semestre 2009, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE ont représenté un taux de 57,2% du total des exportations. Elles sont constituées des produits agricoles et agricoles transformés, des produits de la pêche et des produits industriels. Les produits agricoles et agricoles transformés, évalués à 4,80% du total des exportations hors hydrocarbures représentant une valeur de 13,88 millions de dollars, ont connu une nette baisse par rapport à la même période de l'année dernière dont la valeur était de 18,78 millions de dollars. Ce qui implique une baisse de 26,09%. Les principaux produits exportés sont les dattes et le beurre de cacao. L'exportation de ces deux produits est en baisse de 57,58% pour le premier et de 27,89% pour le second. A préciser que les exportations de produits agricoles et agricoles transformés ayant bénéficié d'avantages préférentiels (0% de droits de douane avec ou sans limitation de quotas) ont enregistré un taux de 57,47% du total des exportations agricoles et agricoles transformés, dont prés de 84,44% sans limitation de quotas. Les exportations des produits agricoles et agricoles transformés n'ayant pas bénéficié d'avantages préférentiels ont représenté 42,53% des exportations agricoles vers l'UE, enregistrant une progression de 76,16% par rapport à la même période de 2008. Il s'agit notamment de l'exportation des pâtes alimentaires et du couscous dont la valeur exportée a enregistré une nette hausse au premier semestre 2009. Pour les produits de la pêche, qui n'ont représenté qu'une part de 1,2% du total des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE au premier trimestre 2009, évaluée à 3,40 millions de dollars, leur courbe est également décroissante. Une diminution de 51,26% en valeur par rapport à la même période de 2008 est enregistrée. Les principaux produits exportés sont les crevettes qui ont représenté 64,27% du total des produits de la pêche en 2009 pour une valeur de 2,23 millions de dollars contre 4,39 millions en 2009, soit une variation négative de 49,2%. En quantité, ces exportations ont baissé de 82,4%. Le même constat est fait pour les autres produits de la pêche comme les poulpes (0,45 million de dollars au 1er semestre 2009 contre 1,32 million de dollars au 1er semestre 2008). La diminution des exportations des produits industriels, qui ont représenté 90,44% des exportations vers l'UE pour une valeur de 261,26 millions de dollars au premier semestre 2009, est de 60,67%. Que ce soit les solvants, les déchets et débris du cuivre ou encore le zinc, la variation des valeurs exportées est à la baisse entre 40 et 97%. S'agissant des produits manufacturés, dont la part dans les produits industriels est minime (1,65% durant le premier semestre 2009), à part les objets en verre et les médicaments dont les exportations ont enregistré une hausse, les exportations des autres produits restent décroissantes. Ainsi, l'évaluation de l'impact de l'accord d'association fait ressortir des résultats peu reluisants : balance commerciale hors hydrocarbures très déséquilibrée en faveur de l'UE et faiblesse des investissements européens. Le volume des échanges entre l'UE et l'Algérie au premier semestre 2009 a été de 22,4 milliards de dollars, dont 11,1 milliards de dollars d'importations et 288,87 millions de dollars d'exportations hors hydrocarbures. Autrement dit, pour chaque dollar exporté hors hydrocarbures vers l'UE, l'Algérie importe pour plus de 20 dollars ! Même en 2008, les exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l'UE se sont établies à un milliard de dollars contre des importations de 20,8 milliards de dollars, alors que, depuis 2005, première année de mise en œuvre de l'accord d'association, les importations algériennes auprès de l'UE ont augmenté de près de 80%. La faiblesse des exportations algériennes hors hydrocarbures vers l'UE est due au fait que les opérateurs algériens sont confrontés à des contraintes liées à des conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen des plus restrictives. Mais pas seulement, il faut dire que le démantèlement tarifaire coûte à l'Algérie 1,1 milliard de dollars et que la levée des taxes douanières a causé une explosion pour la facture des importations. L'Algérie devra donc renégocier l'accord d'association avec l'Union européenne car elle n'a finalement rien gagné. Au contraire, elle cumule les pertes en devises ces dernières années. Elle devra donc passer à une coopération «plus concrète» entre les deux parties. Et pour ce faire, les deux parties devront se pencher sur des domaines définis comme prioritaires, à savoir le soutien aux réformes économiques, les questions commerciales, l'énergie et la circulation des personnes. Sur certaines questions, les choses ne semblent pas du tout évoluer car le partenaire européen, qui tient à baliser les négociations, dresse divers obstacles. Sur la question de la libre circulation des personnes, à titre d'exemple, les négociations butent sur l'exigence européenne qui veut se contenter d'un simple accord de réadmission, alors que l'Algérie inscrit la problématique dans un accord global incluant notamment la délivrance des visas. Cette situation engendre un statu quo en la matière. Sur un autre chapitre, l'objectif d'aider l'Algérie à diversifier son économie est loin d'être atteint. L'Algérie, qui a demandé, rappelons-le, dans le cadre des réunions du sous-comité agriculture et pêche, la mise en place d'un groupe technique pour faire un diagnostic sur le déséquilibre enregistré et identifier les facteurs économiques et techniques susceptibles de donner des perspectives en termes de volumes et de diversification des flux, attend toujours une réponse à cette requête. Car, l'UE s'intéresse plutôt à l'ouverture des négociations sur la libéralisation additionnelle des échanges du commerce. L'UE ambitionne également de conclure avec l'Algérie un accord stratégique dans le domaine de l'énergie. Un sujet soumis également à des divergences. Du côté algérien, il est estimé que les investissements européens dans le pays sont «en deçà des attentes» et une demande est formulée à l'UE pour faire un effort supplémentaire. Trouvera-t-elle une réponse satisfaisante en période de crise économique mondiale ? Très peu probable. C'est sûrement la raison pour laquelle le gouvernement algérien a décidé de prendre le taureau par les cornes, annonçant l'encadrement des sociétés d'import étrangères qui doivent aujourd'hui réserver 30% de leur capital à un partenaire algérien. Une décision prise alors que deux commissaires européens allaient saisir par écrit le gouvernement algérien pour lui rappeler ses engagements, conformément à quatre articles de l'accord d'association dont les dispositions prévoient la protection des investissements mutuels en plus de la non-imposition. Mais la réponse d'Alger est toute prête : quatre ans après sa mise en œuvre, l'accord d'association est totalement déséquilibré en défaveur de l'Algérie. L'affaire des 30% pourrait pousser Alger à remettre à plat,rétroactivement, l'ensemble des problèmes liés à la mise en œuvre de l'accord d'association. H. Y.