Cynisme n Certains individus, sans foi ni loi, profitent de toutes les situations pour gagner de l'argent. Pour ces familles, pas nombreuses heureusement, la fin justifie les moyens. Elles font partie de cette catégorie de personnes dotées d'un cynisme qui les pousse à ne s'arrêter devant rien pour s'enrichir. D'ailleurs, ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Au centre d'accueil de la Sntr, où est logée une trentaine de familles, un jeune nous montre trois chalets fermés. Il nous explique qu'ils sont loués à des personnes qui ne sont pas victimes du séisme. «Généralement, les familles, une fois leurs maisons retapées, louent les chalets à des non-sinistrés», nous dit ce jeune, qui a tenu à condamner cette pratique «malhonnête et malsaine». Les loyers pratiqués varient entre 6 000 et 7 000 DA le mois, avec quelquefois une avance d'un an, ajoute notre interlocuteur. A la question de savoir s'il y a un service de contrôle des lieux, la réponse est non. «Aucun contrôle. En outre, pourquoi contrôler ces lieux ?», s'interroge notre interlocuteur. «Si un contrôleur entre dans un chalet et qu'il trouve une personne non-membre de la famille sinistrée, elle peut mentir et dire qu'elle est une proche venue rendre visite à la famille.» Il cite l'exemple d'une famille qui a loué son chalet : «Le jour où le propriétaire a voulu récupérer son chalet, la famille locataire a refusé de quitter les lieux allant même jusqu'à introduire une plainte auprès de la justice !» Au centre Ali-Amrane 3, on relève des cas de chalets loués. Des résidants rencontrés sur les lieux, las d'attendre leur relogement et de traquer les voleurs, n'arrivent pas à comprendre comment un sinistré se permet de louer son chalet. «Il existe bel et bien des familles qui ont loué dans ce centre leurs chalets à des personnes étrangères», affirme un résidant. «C'est scandaleux d'arriver à une telle situation où des gens, sans foi ni loi, profitent de toutes les situations pour se remplir les poches», ajoute un jeune homme. Omar, 25 ans, tente, quant à lui, de minimiser l'ampleur du phénomène. «Ce sont quelques familles qui s'adonnent à cette activité malhonnête. La plupart des occupants condamnent de telles pratiques. C'est honteux, mais cela ne cache pas l'incompétence des autorités qui ont octroyé, dès le départ, des chalets à des familles non sinistrées. Elles viennent ici pour bénéficier du relogement. Cela aussi est malhonnête et nous n'en sommes pas responsables.» Il est vrai que le phénomène n'a pas pris de proportions alarmantes, mais il est tout de même condamnable à plus d'un titre.