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Une infime partie de la population de Aïn Defla accorde une attention particulière aux vacances Le congé est souvent une occasion de retaper sa maison et de faire des économies
Photo : Riad De notre correspondante à Aïn Defla Madani Azzeddine Le congé est un droit acquis pour chaque travailleur selon la réglementation universelle, mais partir en vacances est loin d'être à la portée de tout un chacun, d'autant que cela dépend de plusieurs paramètres liés au salaire de chaque travailleur, aux coutumes ainsi qu'au niveau d'instruction. L'importance des vacances semble avoir disparu depuis longtemps chez de nombreuses familles. S'offrir une période de repos ou une courte évasion vers d'autres horizons à la recherche d'un nouveau souffle ne signifie plus rien, même chez certaines catégories de niveau intellectuel élevé. Aujourd'hui, certaines personnes préfèrent rester chez elles durant la période des congés pour entreprendre des travaux de réhabilitation de leur maison. Certains se sont habitués à repeindre leur habitation durant la période de l'été ; pour eux il vaut mieux dépenser de l'argent dans ce genre de travaux que de le dépenser dans des séjours au bord de la mer où la tranquillité et la qualité des services n'existent pas. Cette nouvelle vision est celle de nombreuses familles n'est pas à généraliser, heureusement, puisqu'on continue d'apercevoir ici et là quelques-unes accordant une attention particulière aux vacances et ce, en dépit des moyens financiers dont elles disposent. Au niveau de la wilaya de Aïn Defla, la situation est semblable, d'autant que peu de personnes partent en vacances durant leur période de congé pour les mêmes raisons déjà citées. Kader, un jeune fonctionnaire, passe son congé à retaper sa maison grâce à des économies faites durant toute l'année. «Comment voulez-vous que je parte en vacance alors que je n'ai pas encore fini mon habitation», dira notre interlocuteur avant d'ajouter : «Nous passons une grande partie de notre vie à construire un toit pour abriter notre famille, nous n'avons plus les moyens de partir en vacances». Khalifa, un jeune fonctionnaire essaye chaque année de profiter de son congé pour faire des virées quotidiennes avec ses enfants vers la plage du Chenoua. «Je n'ai pas assez de moyens pour me payer un séjour au bord de la mer, mais je me débrouille pour permettre à mes enfants de passer des journées agréables à la plage», dira-t-il et d'ajouter : «Je minimise les dépenses en préparant notre repas la veille à la maison de façon à moins dépenser, hormis le prix des boissons.» Il s'organise à disposer de son propre parasol, ce qui lui permet d'économiser 200 à 400 DA. Si notre interlocuteur fait ses petits «calculs» pour bien répartir et exploiter son salaire au maximum, d'autres, même s'ils n'ont pas assez d'argent, font une programmation exceptionnelle, laquelle leur permet de se sentir en vacances. Leur déplacement vers les plages, deux à trois fois par semaine, contribue ainsi à leur courte évasion de leur milieu qui connaît une chaleur torride et une animation culturelle presque inexistante durant l'été. Par ailleurs, en l'absence de moyens financiers, certaines personnes à Aïn Defla, séjournent chez leurs proches habitant les villes côtières. Ils sont nombreux à opter pour cette alternative d'autant que les liens familiaux s'étendent jusqu'à Cherchell, Larhat, Gouraya et bien d'autres villes côtières de la wilaya de Tipasa. Mohamed, fonctionnaire, dispose de plusieurs choix pour s'offrir des vacances, il peut avoir à sa disposition un appartement meublé et gratuitement pour une période de plus de 15 jours. «J'ai de la chance d'avoir un frère, deux cousins et un oncle qui habitent dans des villes du littoral et qui m'offrent des séjours gratuits», dira notre interlocuteur, avant de poursuivre : «Je connais beaucoup d'autres gens qui partent en vacances selon cette formule, ce qui leur permet d'économiser de l'argent.» Dans un autre chapitre, d'autres optent pour des séjours en Tunisie où les prix sont acceptables. Abdelallah vient de passer une vingtaine de jours à Hammamet, une station balnéaire située à 45 minutes de Tunis. Pour lui c'est super puisque les Tunisiens offrent une qualité supérieure de service aux touristes. «Avec le même budget je ne pourrais même pas passer une semaine sur les plages d'Algérie avec ces individus qui vous louent des parasols à des prix exorbitants et qui ne cessent de vous harceler.» Selon les citoyens interrogés, la Tunisie est devenue ces dernières années une destination prisée pour les bourses moyennes, de même pour l'accueil chaleureux réservé au touristes, ce qui pousse de nombreuses familles à s'y rendre. Par ailleurs, s'agissant des vacances offertes aux enfants, les colonies de vacances continuent de drainer des milliers de bambins. Pour leur part, les scouts musulmans algériens organisent des séjours pour les jeunes scouts dans différentes localités du littoral des wilayas de Chlef, Mostaganem et Tipasa. Les œuvres sociales de différents secteurs, entreprises ainsi que la Ligue des activités de plein air et de loisirs organisent chaque année des séjours pour de nombreux enfants de cette wilaya. Les services de l'action sociale prennent en charge également des enfants nécessiteux de l'ensemble des communes de cette wilaya pour des séjours dans plusieurs wilayas côtières qui sont marqués par un programme d'animation riche visant aussi l'amélioration du niveau culturel et l'instauration d'un climat éducatif pour ces jeunes.