Pour pallier l'absence de spécialistes dans ce type de projets grandioses et vitaux, l'Algérie va recourir à la main-d'œuvre chinoise et japonaise. Au total 77 122 travailleurs seront mobilisés pour la réalisation du gigantesque projet de l'autoroute Est-Ouest. Parmi eux, il y a 54 776 nationaux . Ces chiffres ont été donnés ce matin par Saïd Annane, directeur général de l'emploi et de l'insertion au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale. Le responsable, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III, a déclaré qu'il y aura 20 000 ouvriers étrangers des deux sociétés chargées de la réalisation du projet, à savoir une société japonaise et le géant chinois Cttc. Les Japonais réaliseront le tronçon Est, long de 399 km, et les Chinois les lots Centre et Ouest, longs respectivement de 196 et 359 km. Selon l'intervenant, la main-d'œuvre nationale représentera 69 % du total des effectifs et pour les parties Centre et Ouest le taux des travailleurs nationaux sera de 72%. Concernant le recours à ce chiffre énorme de travailleurs chinois et japonais, M. Annane l'a justifié par le manque d'une main-d'œuvre qualifiée dans le secteur des travaux publics en Algérie. «Il était clair qu'il fallait recourir à des spécialistes dans ce type de projets vitaux pour l'économie nationale. Ces deux entreprises asiatiques sont des géants en matière de travaux publics et c'est une occasion pour les locaux de profiter de leur savoir-faire et de leurs technologies», a-t-il souligné. Il a expliqué que tous ces travailleurs sont légalement établis dans le cadre des contrats de travail entre l'Algérie et leur pays d'origine. A la question de savoir si ces travailleurs étrangers regagneraient leur pays dès la fin des travaux du projet de l'autoroute, afin d'éviter ce qui s'est passé avec le projet Aadl, où des milliers de Chinois, notamment, ont investi d'autres domaines de l'économie nationale même dans l'informel parfois, l'intervenant a précisé qu'ils sont tenus par un contrat de travail de 40 mois, mais il a laissé entendre que d'ici là d'autres projets seront créés l'Algérie ne va pas rater l'occasion, dans l'intérêt de développer ses infrastructures et son économie, de les réemployer. M. Annane a aussi minimisé l'impact des travailleurs étrangers sur le marché de l'emploi en Algérie en expliquant qu'ils sont dans les domaines où les Algériens n'ont pas un grand savoir-faire. Il faut rappeler que le projet de l'autoroute, qui va coûter 11 milliards de dollars, sera réalisé en 40 mois.