L'autoroute Est-Ouest considérée comme un projet hautement stratégique doté d'une autorisation de programme de 11 milliards de dollars représentant la réalisation de plus de 1200 kilomètres, a été confiée à la fois à des entreprises chinoises et japonaises. C'est également qui contribuera grandement à la création des richesses et de l'emploi. Sur cette même question, M. Saïd Anane, DG de l'emploi et de l'insertion au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale a déclaré, jeudi dernier, que c'est un dossier stratégique "un méga-projet, comme l'a signalé le président de la République, qui s'inscrit dans la stratégie de développement de notre pays". En matière d'emploi, il expliquera que ce projet va créer de l'emploi surtout pour les nationaux et qu'il est tout à fait normal qu'il ai un recours à des travailleurs expatriés compte tenu de leur technicité, de leur qualification que nécessite la réalisation de ce projet selon les normes internationales. Il annoncera que les chiffres arrêtés d'une part avec le consortium japonais pour l'autoroute Est-Ouest et d'autre part avec le groupement chinois et qui a pris les tronçons du lot Centre et Ouest, se résument ainsi : "le consortium japonais a pris en charge la réalisation de 380 kilomètres de l'autoroute, et le groupement chinois qui a pris en charge la réalisation du lot Centre sur 169 kilomètres et le lot Ouest sur 359 kilomètres". S'agissant de l'impact de ce projet sur l'emploi, il dit que 19 425 travailleurs nationaux seront employés pour le lot Est et pour le lot Centre et Ouest, ils seront 35 351 travailleurs. La main-d'œuvre nationale va représenter dans le lot Est 69% du total des effectifs, pour la partie Centre et Ouest, les nationaux vont représenter 72% du total des effectifs de la main-d'œuvre. En moyenne sur l'ensemble du projet de l'autoroute Est-Ouest, il y a 78,09% de nationaux et 29,05% de main-d'œuvre étrangère. "C'est une opportunité pour nos travailleurs du bâtiment et des travaux publics pour améliorer leurs compétences, leur productivité et bénéficier du savoir-faire et du transfert de technologie de ces deux géants internationaux des travaux publics", dit-il encore. Il ajoutera que concrètement, les premières estimations et qui sont sujettes à une actualisation sur la durée des travaux prévue pour 40 mois, il y aura un total de 77 122 emplois à créer, soit 54 776 travailleurs algériens et 22 346 travailleurs étrangers. Il précisera que ces travailleurs étrangers viendront dans un cadre légal, selon les autorisations du ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale à travers les visas de travail délivrés par les consulats algériens à l'étranger. Il indiquera dans ce sens que la réglementation algérienne est claire. Elle est mise en adéquation et en harmonisation avec les réglementations des pays développés, à savoir que dès que le contrat cesse, son employeur est tenu de le rapatrier dans son pays d'origine. Les étrangers peuvent revenir dans notre pays s'il y a une autre opportunité de contrat, a-t-il poursuivi. Il notera que l'Algérie est ouverte à tous les investisseurs ; "si quelqu'un veut rester en Algérie, créer une activité économique, il est soumis au registre du commerce et à d'autres dispositions réglementaires et juridiques à satisfaire et qui permettent à des étrangers de s'établir légalement dans notre pays et de créer des entreprises". M. Anane est catégorique pour dire que l'importation de la main-d'œuvre étrangère ne défavorise absolument pas les Algériens car, souligne-t-il "tout le débat actuel sur les travailleurs étrangers, se centre sur le flux des travailleurs vers sur les pays qui se développent. La main-d'œuvre étrangère est un facteur de développement. Aucun pays ne s'est développé avec ses ressources humaines propres. Nous avons des besoins extrêmement importants en qualification dans le secteur du bâtiment et nous avons un secteur qui est en train de s'organiser pour contrer ces déficits, notamment le ministère de la Formation professionnelle qui a pris en charge cette problématique et donc les déficits dans certaines qualifications". Il notera, dans ce cadre, qu'aujourd'hui, l'Algérie est un immense chantier sur les 48 wilayas, "nos ferrailleurs, nos maçons, nos plâtriers ne chôment pas, il y a des milliers d'écoles qui sont en train de se construire, les ménages construisent leur maison, leur villa. Il y a donc, une infrastructure économique qui est en train de se développer. Nous enregistrons un certain déficit dans les qualifications et le recours à la main-d'œuvre étrangère est nécessaire".