L'institut Cervantès (Centre culturel espagnol d'Alger) vient de publier et ce, en association avec l'université d'Alger, un recueil de poésie de Vicente Alixandre, poète espagnol qui a obtenu en 1977 le Prix Nobel de littérature. Le livre, qui est disponible dans les universités et les bibliothèques et même dans les librairies, et qui est bilingue (les poèmes sont en espagnol et en arabe), a fait, jeudi, au Salon du livre, l'objet de présentation, lors d'un café littéraire. L'intervenante, Ada Salas, poétesse, a dit que Vicente Alixandre qui est un puissant créateur «s'est ouvert à la poésie». Et d'ajouter : «Il fut habité par elle». «Il existe des poètes qui s'imposent à leur œuvre (et, à mon avis, ils échouent), et il en existe d'autres auxquels, pour le dire en toute simplicité, l'œuvre s'impose. Dans ce dernier cas, la voix du poète [Vicente Alixandre] est une voix caractéristique et son œuvre construit un monde autoréférencé : les motifs et les images se répètent en s'enrichissant, se complètent, dialoguent parce que transcrivant un monde très personnel dans lequel le poète a creusé et auquel il s'est affronté passionnément», a-t-elle relevé. Et d'ajouter : «Ce poète «plongé» qu'était Vicente Alixandre (…) a vécu à travers son œuvre en rapport privilégié avec la lumière, la nature, l'érotisme le plus enflammé, le corps dans toutes ses versions du nu et l'amour partagé à travers le battement vital des corps. Une poésie, enfin, qui entraîne vers la vie.» «Ses textes, a-t-elle expliqué, mettent en évidence le miracle que la liberté, la solitude et la volonté d'un homme, versées dans la poésie, peuvent offrir une œuvre inimitable et vaste qui nous contiennent tous…» Et de conclure : «Poésie, la sienne, d'une intensité qui brûle le cœur et laisse de profondes cicatrices, comme toute lecture qui amplifie la vie.»