L'anthologie en question est scindée en deux parties. La première comporte les poèmes composés dans la langue d'origine, à savoir l'espagnol tandis que la deuxième n'est qu'une traduction en langue arabe de la version originale. La traduction qui a nécessité trois mois de travail a été confiée à un professeur de l'université d'Alger, à savoir Mme Saliha Benaïssa. Cette dernière a déclaré, hier matin lors d'une conférence de presse à l'Institut Cervantès d'Alger, que la traduction ne s'est pas faite mot par mot : « nous avons voulu rester dans la même âme que le texte initial afin de garder les mêmes idées et les mêmes images ». De son côté, le directeur de l'Institut Cervantès, Eduardo Juan Garcia, s'est dit fier de pouvoir offrir aux Algériens arabophones une poésie, émanant d'un homme exceptionnel. Nous avons choisi de publier quelques mots de Vicente Aleixandre pour la qualité de ses écrits. « Nous sommes heureux de présenter ce livre avec la collaboration de l'université algérienne ». Toutefois, le conférencier a tenu à préciser que l'ensemble des ouvrages publiés par l'Institut Cervantès ne font pas l'objet de vente. « Nous ne sommes pas ici pour obtenir un bénéfice. La culture espagnole n'a pas de prix », dit-il. En effet, l'Institut Cervantès a instauré une tradition, celle d'offrir à l'ensemble des universités algériennes, implantées sur le territoire national, un certain quota de livres. Vicente Aleixandre est né en 1889. Poète espagnol notoire, il a obtenu en 1977, le prix Nobel de la littérature. Il fut l'un des membres importants de la fameuse « Génération vingt-sept » qui avait réuni à l'époque de grands poètes comme Frederico Garcia Lorca, Rafael Alberti ou Gerardo Diego. Il obtient en 1949 le prix national de littérature et depuis, il fut membre de la Real academia espagnole. Né à Séville, il passe son enfance à Malaga et à treize ans, il déménage à Madrid. En 1925, durant une grave maladie, il se lance dans la poésie. Le premier livre qu'il publie est alors Ambito (Cercle) en 1928 où il démontre son intérêt pour la nature. Dans ses autres livres dont Espadas Camo Labios (Epées comme des lèvres) de 1932, La destruccion o el amor (La destruction ou l'amour) en 1933 et Pasion de la tierra (Passion de la terre) en1935, il implore pleinement le surréalisme dans la poésie espagnole et le poète apparaît alors comme un messager du cosmos. Dans Poemas de la consumacion (Poèmes de la consommation), en 1968, il exalte la jeunesse qu'il considère comme l'unique réalité qui mérite l'existence avant la veillesse est guette la mort. Le style de vicente Aleixandre est débordant et désossé à la fois. Aleixandre a une influence très importante sur les poètes espagnols postérieurs. La poésie de Vicinte Aleixandre brûle le cœur en laissant de profondes cicatrices « comme toute lecture qui amplifie la vie ». Il est à noter, par ailleurs, que l'anthologie de Vicinte Aleixandre fera l'objet d'un débat, ce matin à 11h, lors d'un café littéraire au Salon international du livre. La poétesse Ada Salas lèvera le voile sur ce personnage emblématique de la poésie espagnole.