La nouvelle explosion enregistrée hier pose, plus que jamais, le problème de la sécurité de la population locale qui vit, depuis quelques années, dans la peur et l'inquiétude. La série noire des explosions continue, alors que le projet de délocalisation de la ville tarde à se concrétiser. Skikda a été le théâtre, hier, vendredi, d'un nouvel incident survenu au niveau du transformateur électrique principal de la ville. Une forte déflagration a été entendue avant qu'un important incendie ne se déclare aux environs de 13h 25, engendrant une coupure d'électricité de plusieurs heures dans bon nombre de quartiers de la ville. L'intervention rapide des services de la Protection civile a, certes, permis de venir à bout des flammes, mais la peur s'est de nouveau installée parmi la population qui vit, depuis quelques années, au rythme des explosions et des incendies. Il y a de cela 4 mois, un incendie similaire avait été enregistré au niveau de la zone industrielle, au «couloir des pipelines» plus précisément. Fort heureusement, aucune perte humaine n'a été déplorée. Quelques mois auparavant, en octobre 2005, l'explosion d'un bac de stockage de pétrole brut au niveau du terminal expédition d'hydrocarbures s'est soldée, en revanche, par la mort d'une personne. L'impressionnant feu, qui a suivi, a poussé les habitants de plusieurs localités surplombant le terminal pétrolier à quitter leurs demeures en pleine nuit. Selon de nombreux témoignages, la ville avait frôlé, cette nuit-là, la catastrophe. Ce sinistre avait été causé par «une erreur humaine», selon le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. En mars de la même année, un autre incendie s'était déclaré dans la tour de refroidissement de la raffinerie de la ville, engendrant d'importants dégâts matériels et l'arrêt de la production. D'autres explosions ont été également enregistrées ces deux dernières années, dont la plus importante reste celle qui a eu pour théâtre le complexe GL1K en janvier 2004. Le bilan fut lourd : 27 tués et 73 blessés, alors que la quasi-totalité du complexe fut détruite par le souffle de l'explosion qui avait été entendue par des habitants d'autres wilayas environnantes. Cette catastrophe a été un véritable choc pour la population locale qui vit depuis dans la peur et l'inquiétude. «Un jour ou l'autre, le complexe disparaîtra et nous avec», avaient déclaré à l'époque des habitants de la ville. Ces craintes semblent toujours d'actualité, surtout que les promesses des autorités de délocaliser la ville tardent à se concrétiser.