Un infirmier a été condamné à la prison à vie pour les meurtres de vingt-deux personnes âgées dans une maison de repos suisse. La condamnation de la Cour de Lucerne est supérieure aux réquisitions du procureur, qui demandait dix-sept ans de prison. Roger Andermatt, 36 ans, a également été déclaré coupable de cinq tentatives de meurtres mais a été acquitté de deux autres meurtres. Il a déménagé en Allemagne après le divorce de ses parents, mais est revenu en Suisse en 1990 pour y exercer en tant qu'infirmier. Il tuait ses victimes, pour la plupart des femmes âgées de 66 à 95 ans, en leur injectant une surdose de médicaments ou en les étouffant. Les meurtres ont eu lieu entre 1995 et 2001. Durant le procès, Andermatt a affirmé avoir agi par pitié et par compassion pour ses victimes. Il a ajouté qu'il voulait simplement faire cesser leurs souffrances physiques et mentales. C'est l'excuse présentée par tous les «anges de la mort» qui veulent se présenter sous un jour sympathique et compatissant plutôt que d'avouer qu'ils prenaient plaisir à tuer des victimes faibles et sans défense. Andermatt a été arrêté en juin 2001 après que les autorités locales eurent été averties du nombre de morts suspectes à l'unité spéciale pour les personnes séniles, à Lucerne, où il travaillait depuis six mois. A la suite de son arrestation, les enquêteurs ont élargi leurs recherches pour inclure d'autres cliniques et hôpitaux où il avait travaillé. Cinq corps ont été exhumés pour y chercher les causes ayant entraîné la mort. La police a pu déterminer que douze morts avaient été provoquées par Andermatt dans une maison de repos pour personnes âgées, dans la ville de Sarnen, au centre de la Suisse. L'infirmier a également été condamné à payer 63 000 euros aux familles de quatre de ses victimes.