Données n Sur cent enfants qui entrent en première année fondamentale, 33 arrivent jusqu'en 3e année secondaire et 8 réussissent au baccalauréat. C'est le constat fait, hier, par le Pr Khiati, président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement (Forem), lors d'une conférence débat sur le thème de l'école d'aujourd'hui. M. Khiati a relevé les différents problèmes que connaît le secteur de l'éducation notamment la médiocrité des conditions pédagogiques. «Le taux de redoublement est trop important, celui de l'abandon est inacceptable et les performances sont assez faibles», déplore l'intervenant. Le taux d'analphabétisme est «préoccupant» selon le professeur qui annonce que «13 % de jeunes analphabètes sont âgés de 15 à 24 ans». Le colloque a été organisé en collaboration avec l'Observatoire des droits de l'enfant (ODE) et a vu la participation d'universitaires et d'anciens ministres. Mme Djamila Hamza, psychologue et directrice d'une école, parle d'une double réforme du système scolaire. «Il faut un projet de réforme pour les établissements scolaires et un autre pour les programmes», déclare-t-elle. Dans un débat passionnant, autour des différents changements qu'a subis l'éducation nationale ces derniers temps, d'anciens cadres de l'éducation ont exprimé leur inquiétude quant à l'insuffisance de préparation des professeurs aux nouveaux programmes. «Les professeurs ont peur des programmes et des procédés nouveaux car ils n'y sont pas assez préparés», explique Mme Rabhi, inspectrice de mathématiques à Alger. La problématique de la formation et du manque de structures d'accueil a également été abordée par les participants. On parle de la déperdition des jeunes qui sortent prématurément des établissements scolaires. «Il n'existe aucun débouché valable permettant aux jeunes déscolarisés de réussir une vie professionnelle digne», dit Kaci Tahar, ancien cadre au ministère de l'Education. C'est l'intervention de Ahmed Djebbar, professeur à l'université de Lille et ancien ministre de l'Education, qui clôture le débat. Le professeur insiste sur l'importance d'enseigner une autre version de l'histoire de l'Algérie aux jeunes. Cela permettra, selon lui, de renforcer les valeurs de citoyenneté et de former non seulement des travailleurs, mais aussi de futurs pères et citoyens pour assurer un avenir meilleur à l'Algérie.