Le phénomène de la pédophilie a toujours été au centre des activités de la Fondation nationale de promotion de la santé et du développement de la recherche (la Forem) menées à l'égard des enfants. «Depuis des années nous avons tiré la sonnette d'alarme quant à la prise en charge des enfants victimes d'agressions sexuelles mais personne ne nous a écouté» avoue le Pr. Khiati président de la Forem. Si le phénomène inquiète cette organisation, le plus dramatique reste celui opéré en milieu familial. «Nous sommes frappés d'un tabou hermétique notamment pour ce qui se pratique au sein de la famille (inceste) et sur les enfants de la rue. Il y a urgence en la demeure» affirme le président de la Forem. Tout en confirmant que la prise en charge de ce «véritable problème social, tâtonne et demeure lente en l'absence d'outils juridiques, de moyens financiers ainsi que du manque de coordination entre les institutions de l'Etat et le mouvement associatif». Sur le plan juridique, M. Khiati souhaite la mise en place d'une personnalité morale comme c'est le cas à l'étranger. Comme il préconise aussi l'instauration d'un numéro anonyme et la création de familles d'accueil. Pour ce dernier point, M. Khiati s'élève contre le placement de la victime dans un centre en attendant le procès de son agresseur qui, parfois, prend des mois entiers. «C'est un autre traumatisme que subit l'enfant victime de sévices sexuels lorsqu'il est placé dans un établissement loin de la cellule familiale. C'est donc une autre famille d'accueil qu'il lui faut pour surmonter avec l'aide de celle-ci cette épreuve difficile», atteste le président de la Forem.