Résumé de la 6e partie n Au petit-déjeuner, Miles Kearny lit le journal ; il est soucieux. Sa fille s'en inquiète. Myles répondit : «Non, je vais bien. Ou du moins, si tu me demandes si j'ai des douleurs dans la poitrine, la réponse est non.» Il jeta le journal par terre et prit sa tasse de café. «Nicky Sepetti sort aujourd'hui de prison.» Neeve eut un sursaut. «Mais je croyais qu'on lui avait refusé sa mise en liberté conditionnelle l'an dernier ? — L'année dernière, il comparaissait pour la quatrième fois. Il a accompli sa peine jusqu'au dernier jour, avec réduction pour bonne conduite. Il sera de retour à New York dès ce soir.» Une haine froide durcit les traits de Myles. «Papa, regarde-toi dans la glace. Continue comme ça et tu es bon pour une seconde attaque.» Neeve constata que ses mains tremblaient. Elle agrippa la table, espérant que Myles ne verrait rien et ne penserait pas qu'elle avait peur. «Je me fiche que Sepetti ait proféré ou non cette menace le jour de sa condamnation. Tu as passé des années à vouloir le rendre responsable de…» Elle se tut, puis continua : «Et il n'y a pas eu l'ombre d'un indice pour le prouver. Pour l'amour de Dieu, ne commence pas à t'inquiéter pour moi parce qu'il est en liberté.» C'était son père qui, à l'époque où il était procureur général, avait fait mettre le chef du clan Sepetti derrière les barreaux. A la fin de la sentence, on avait demandé à Nicky s'il avait quelque chose à dire. Il avait pointé le doigt vers Myles : «J'ai appris que vous aviez fait du si bon boulot avec moi qu'ils vous ont nommé préfet de police. Félicitations. Il y a eu un bel article dans le Post sur vous et votre famille. Prenez soin de votre femme et de votre môme. Elles pourraient avoir besoin d'un peu de protection.» Deux semaines plus tard, Myles était nommé préfet de police. Un mois plus tard, on retrouvait le corps de sa jeune femme, la mère de Neeve, Renata Rossetti Kearny, âgée de trente-quatre ans, la gorge tranchée dans Central Park. Le crime n'avait jamais été élucidé. Neeve ne discuta pas lorsque Myles voulut appeler un taxi pour la conduire à son travail. «Tu ne peux pas t'y rendre à pied avec cette neige, lui dit-il. — Ce n'est pas la neige, et nous le savons l'un comme l'autre», lui avait-elle rétorqué. En l'embrassant avant de le quitter, elle passa ses bras autour de son cou et l'étreignit. «Myles, ta santé est la seule chose dont nous devions nous soucier, toi et moi. Nicky Sepetti n'a certes pas l'intention de retourner en prison. S'il sait prier, je parie qu'il invoque le ciel pour qu'il ne m'arrive rien pendant le plus longtemps possible. En dehors de toi, tout le monde à New York pense que c'est un voleur minable qui a agressé Maman et l'a tuée quand elle a refusé de lui donner son portefeuille. Elle s'est probablement mise à l'invectiver en italien et il a été pris de panique. Alors, je t'en prie, oublie Nicky Sepetti et laisse au diable celui qui nous a pris Maman. D'accord ? Promis ?» (à suivre...)