Résumé de la 154e partie n Jack attendait patiemment le coup de fils de Neeve. L'occasion de la prévenir et lui déclarer sa flamme. Il est sans doute réellement doué, pensa Jack, rassemblant le dossier de della Salva. Mas quelque chose le tracassait. Un détail qui lui avait échappé. Quoi ? Il avait lu avec attention le texte définitif de l'article d'Ethel. Il reprit l'avant-dernière version. Elle était très annotée. «Aquarium de Chicago —vérifier la date où il l'a visité !» Ethel avait épinglé l'un des motifs de la collection Barrière du Pacifique en haut de la page. A côté, elle avait reproduit un croquis. Jack sentit sa bouche devenir sèche. Il avait vu ce croquis récemment. Il l'avait vu sur les pages tachées du livre de cuisine de Renata Kearny. Et l'Aquarium. «Vérifier la date.» Bien sûr ! Avec une horreur grandissante, il commença à comprendre. Il devait s'en assurer. Il était presque dix-huit heures. C'est-à-dire presque dix-sept heures à Chicago. Il composa rapidement le numéro des renseignements de Chicago. A dix-sept heures cinq, heure locale, il obtient le numéro qu'il avait demandé. «Voulez-vous rappeler le directeur demain matin, dit une voix impatiente. — Communiquez-lui mon nom. Il me connaît. Je dois lui parler immédiatement, et laissez-moi vous dire une chose, jeune fille, si j'apprends qu'il est à son bureau et que vous avez refusé de le prévenir, vous pourrez faire une croix sur votre job. — Je vous passe la communication, monsieur.» Un moment plus tard, une voix surprise demanda : «Jack, que vous arrive-t-il ?» Les mots sortirent précipitamment de la bouche de Jack. Il avait les mains moites. Neeve, pensa-t-il, Neeve, soyez prudente. Il consulta du regard l'article d'Ethel, repérant l'endroit où elle avait inscrit : «Nous rendons hommage à Anthony della Salva, qui a créé la collection Barrière du Pacifique.» Ethel avait biffé le nom de della Salva et écrit par-dessus : «Au créateur de la collection Barrière du Pacifique.» La réponse du conservateur de l'Aquarium fut plus alarmante encore qu'il ne le redoutait : «Vous avez absolument raison. Et savez-vous le plus étrange ? Vous êtes la seconde personne à me poser cette question en deux semaines. — Pouvez-vous me dire qui était la première ? demanda Jack, connaissant d'avance la réponse. — Bien sûr. Une journaliste. Edith... ou plutôt, Ethel. Ethel Lambston.» Myles eut une journée particulièrement occupée. A dix heures, le téléphone sonna. Serait-il disponible à midi pour discuter du poste que proposait Washington ? Il convint d'un rendez-vous pour déjeuner au Plaza. En fin de matinée, il alla nager et se faire masser à son club de gymnastique et se réjouit secrètement d'entendre son masseur lui dire : «Vous avez retrouvé la grande forme, monsieur Kearny.» Myles savait qu'il avait perdu son teint de fantôme. Mais ce n'était pas seulement une apparence. Il se sentait heureux. J'ai peut-être soixante-huit ans, pensa-t-il tout en nouant sa cravate dans le vestiaire, mais je me défends encore pas mal. (à suivre...)